UE : Bruxelles veut limiter les pouvoirs des consulats
La Commission européenne a préconisé, mercredi 10 juin, l'instauration de visas d'entrée communs à tous les pays de l'UE afin de limiter les fraudes et d'éliminer progressivement le nombre des pays placés sur sa "liste noire".
"L'Union doit envisager la création d'un visa Schengen européen commun", a affirmé Jacques Barrot, commissaire chargé de la justice, de la liberté et de la sécurité. "Nous devons faire évoluer le système de délivrance des visas, actuellement fondé sur la nationalité, pour le faire passer vers une appréciation du risque posé par l'individu", a-t-il expliqué.
A terme, le dispositif vise à instituer des bureaux consulaires de l'Union européenne et à imposer des règles communes pour la délivrance des visas. Cette mesure s'impose par l'existence de l'espace sans contrôle aux frontières Schengen, qui comprend actuellement 25 pays : tout pays membre de cet espace qui accorde un "visa Schengen" à un ressortissant hors-UE l'autorise de fait à circuler dans les 24 autres pays.
INCIDENTS DIPLOMATIQUES
L'Union européenne agit actuellement sur la base d'une "liste blanche" des pays dont les ressortissants, de par leur nationalité, sont exemptés de visas pour séjourner sur son territoire, et d'une seconde liste, "noire", qui impose à tous les ressortissants de ces pays d'obtenir un visa, ont souligné ses services. Cette liste noire est à l'origine d'incidents diplomatiques. La Turquie, candidate à une adhésion à l'UE, figure ainsi sur cette liste et vit cette situation comme une mesure de défiance et une entrave.
La délivrance des visas est de la compétence exclusive des pays de l'UE. Ils peuvent être limités au seul territoire de l'Etat qui le délivre, ou être valables pour l'ensemble de l'espace Schengen, sur la base d'une reconnaissance mutuelle.
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