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A Gaza, l'effroi des enfants face à la guerre
26 janvier 2009 16:59
JEBALIYA, Bande de Gaza — Ils dessinent des chars israéliens en action, des cadavres, des Palestiniens armés de fusils d'assaut qui ouvrent le feu... Sur une petite parcelle d'herbe entourée de monceaux de gravats, une vingtaine d'enfants assis en cercle zèbrent rapidement des pages blanches de scènes de violence dont ils ont été témoins à Jebaliya pendant l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza.

Images et témoignages se multiplient au sein du groupe appelé à s'exprimer par trois conseillers psychologiques d'un centre de Gaza. "On a cru qu'on allait bient't mourir", explique Charif, 11 ans, en décrivant la fuite de sa famille. "Je suis triste d'avoir perdu ma maison".

Asra Aref, huit ans, raconte que son père a levé un drapeau blanc quand des militaires israéliens se sont approchés et leur ont parlé en hébreu. "Les soldats lui ont dit qu'il avait seulement cinq minutes pour évacuer la maison", souligne la petite fille.

D'après des psychologues, l'opération israélienne "Plomb durci" contre le Hamas a entraîné des traumatismes plus graves que les précédents conflits dans le territoire palestinien car les civils ne disposaient pas de zones sûres.

Une étude réalisée pendant la guerre auprès de 950 familles -dont 2.180 enfants-a mis en évidence chez les jeunes une hausse des cauchemars, de l'incontinence nocturne et d'autres signes de traumatisme, selon le psychologue Fadel Abou Hein, responsable d'un centre de santé de Gaza, à l'origine de l'enquête. La majorité des parents ont expliqué que leurs enfants étaient devenus plus "collants", et selon un tiers d'entre eux, ils ont insisté pour dormir dans la même chambre qu'eux.

Au-delà des dégâts immédiats de l'offensive, psychologues et membres d'organisations humanitaires craignent que les enfants de Gaza, qui représentent 56% des 1,4 million d'habitants du territoire, ne deviennent plus facilement la proie des extrémistes.

"Israël a maintenant fait jaillir de la haine au sein de cette génération, ce qui veut dire qu'il sera plus difficile à l'avenir de convaincre ces enfants de construire la paix" avec l'Etat hébreu, estime Fadel Abou Hein, dont les équipes se sont rendues depuis la trêve du 18 janvier dans les zones les plus dévastées pour apporter un soutien aux enfants.

"Nous perdons la prochaine génération", renchérit John Ging, responsable de l'ONU chargé de l'aide dans la Bande de Gaza. A compter de cette semaine, 221 écoles de l'ONU proposent des cours sur les droits de l'Homme à leurs 200.000 élèves pour les aider à surmonter les drames de la guerre.

Enfants et adolescents ont été particulièrement vulnérables lors de l'offensive israélienne lancée le 27 décembre pour tenter de mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud d'Israël. Le Centre palestinien pour les droits de l'Homme a dénombré 280 enfants parmi les 1.285 morts. Et d'après lui, sur plus de 4.000 blessés, un sur quatre était mineur.

Face au feu israélien et aux affrontements entre Tsahal et des combattants du Hamas, des dizaines de milliers d'habitants ont fui leur maison et cherché refuge dans des écoles de l'ONU.

Parmi eux, Ansam Rahel, 10 ans, qui a fui les bombardements de sa maison à Beit Lahiya. Le 17 janvier, quand un obus israélien est tombé sur l'abri où se trouvait sa famille, la fillette a été touchée à la tête par un éclat. L'enfant dissimule désormais sous un bonnet de ski des points de suture courant en diagonale sur son cuir chevelu partiellement rasé.

Grâce tranquille et tristesse mêlées, Ansam est revenue chez elle mais sa vie a changé. Son père est en Egypte, où sa petite soeur Dima, âgée de cinq ans, est soignée après avoir été grièvement blessée pendant le conflit. Ansam dit prendre des analgésiques et ne pas bien dormir. Samedi, elle est brièvement retournée dans son école pour dire au revoir à ses amis. "Je ne les ai pas laissés pleurer ou avoir pitié de moi", dit l'enfant. Elle n'est pas en état de reprendre les cours et des responsables de l'établissement lui ont appris qu'elle pourrait être envoyée en France pour un traitement médical supplémentaire.

Dans un quartier de Jebaliya, où des maisons ont été détruites dans un rayon de plusieurs centaines de mètres à partir du 3 janvier, la petite Saja, cinq ans, se met à pleurer au milieu des enfants accourus à l'arrivée des conseillers du centre de Fadel Abou Hein.

L'un des conseillers, Moustafa Haj-Ahmed, la conduit à l'écart et lui demande d'une voix douce ce qui s'est passé. Puis avec l'enfant vêtue d'un pyjama et un proche, il se rend jusqu'à sa maison en ruines. D'après Mohammed, le grand-père de Saja, la famille a été prise sous des tirs violents dans la maison pendant trois jours avant de prendre la fuite. Saja, dit-il, a vu les corps de deux cousins, âgés de 13 et 14 ans, tués dans les affrontements.

Les conseillers psychologiques ont l'intention de revenir dans le quartier pour apporter un soutien plus important aux enfants.
26 janvier 2009 16:59
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Dans les écoles de l'ONU, au premier jour de classe samedi, les enseignants ont invité les élèves à partager leurs histoires. Le programme de cours sur les droits de l'Homme, qui comprendra des leçons sur les moyens non-violents de résoudre les conflits, était prévu depuis un moment, mais la guerre lui a conféré une urgence plus forte.
S
26 janvier 2009 17:10
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jisuikiyes a écrit:
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Dans les écoles de l'ONU, au premier jour de classe samedi, les enseignants ont invité les élèves à partager leurs histoires. Le programme de cours sur les droits de l'Homme, qui comprendra des leçons sur les moyens non-violents de résoudre les conflits, était prévu depuis un moment, mais la guerre lui a conféré une urgence plus forte.

On a voulu briser les palestiniens. Cette guerre aura des impacts négatifs sur les enfants palestiniens... mais je suis convaincu que les palestiniens étaient des gens hors normes. Ils n'ont pas cédé. Ils ont préféré la mort que de céder à ces barbares et criminels. Ces barbares qûi célébrent la victoire... quelle victoire, celle des lâches et des criminels salis à jamais par le sang des innocents. Vive la palestine.
 
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