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L'étrange complot contre l'Amérique
5 octobre 2007 12:33
Voulaient-ils semer le chaos dans le pays et prendre le pouvoir ou sont-ils de pauvres types manipulés par le FBI ? Le procès quelque peu surréaliste de sept sans-abri accusés d'être des agents d'Al-Qaida vient de s'ouvrir à Miami.

En 2006, le FBI a-t-il démantelé un complot visant à faire sauter la tour Sears de Chicago ou a-t-il au contraire financé une conjuration imaginaire pour s'inventer un succès dans la guerre contre le terrorisme en pleine année électorale ? Sept hommes, issus du quartier le plus pauvre de Miami, sont accusés d'avoir fomenté un acte de guerre contre les Etats-Unis et d'avoir apporté un soutien matériel à Al-Qaida, ce qui pourrait leur valoir jusqu'à soixante-dix ans derrière les barreaux. A l'occasion d'un procès qui a commencé le 2 octobre et devrait durer trois mois, l'Etat se prépare à présenter comme preuves des enregistrements audio et vidéo réalisés au cours d'une opération du FBI. Les accusés y discuteraient d'un attentat à la bombe contre le célèbre immeuble de 110 étages à Chicago et contre un bureau du FBI à Miami Beach. Ces attentats étaient censés déclencher un chaos tel que ces hommes auraient été en mesure de prendre le pouvoir aux Etats-Unis, puis dans le monde, a déclaré en introduction le substitut du procureur Richard Gregorie. Leur projet allait de "choses aussi modestes que l'empoisonnement des salières dans les restaurants à d'autres aussi ambitieuses que la destruction de la tour Sears de Chicago et l'exécution des survivants".

L'idée serait venue à Narseal Batiste, intérimaire du bâtiment et gourou autoproclamé, qui se pavanait dans le quartier de Liberty City arborant aube et turban, armé d'une houlette de berger. Il se disait cheikh, prêchait contre la drogue et la violence conjugale dans un square local le dimanche et, avec les six autres accusés, constituait à Miami l'une des cellules du Moorish Science Temple, une secte mêlant christianisme, islam et judaïsme, qui revendique vis-à-vis du gouvernement américain une autonomie comparable à celle des tribus amérindiennes. Ana Jhones, avocate de Batiste, considère que le seul crime de son client est d'avoir été atteint de la folie des grandeurs. "Se prenant pour un chef religieux", il aurait dit aux deux informateurs du FBI qui se faisaient passer pour des contacts d'Al-Qaida ce qu'ils voulaient entendre dans l'espoir de toucher les 50 000 dollars offerts pour toute participation à la préparation d'attentats contre les Etats-Unis.

Après avoir arrêté les suspects, en juin 2006, dans un entrepôt délabré qu'ils avaient surnommé "l'Ambassade", les agents fédéraux ont reconnu que cette mission présumée contre des cibles américaines tenait "davantage de l'intention que de l'opération". En présentant leur dossier, le 2 octobre, les avocats de la défense ont brocardé les accusations du gouvernement, jugées ridicules et fabriquées. Ils ont dépeint leurs clients comme des victimes inconscientes de deux "mercenaires" vétérans qui auraient approché le FBI en affirmant avoir infiltré une cellule terroriste et lui auraient proposé de travailler sous couverture pour collecter des preuves grâce à des écoutes, des mouchards et des caméras cachées. La défense assure que les informateurs confidentiels auraient touché plus de 100 000 dollars pour leur travail et leurs frais, et auraient monté ces scénarios pour susciter l'intérêt du FBI et prendre les accusés au piège. Toujours selon leurs avocats, les sept hommes, tous des sans-abri, auraient surtout brillé par leur ignorance et leur ineptie.

Les informateurs auraient clairement expliqué à Batiste qu'il ne toucherait pas d'argent tant que lui et les autres n'auraient pas prêté serment à Al-Qaida, assure l'avocat de Lyglenson Lemorin, l'un des sept accusés. Sur l'enregistrement clandestin de la cérémonie, on voit bien que le rituel déconcerte les six amis de Batiste et qu'ils n'y ont pris part que dans l'espoir de récupérer de l'argent, poursuit l'avocat.

Depuis que le procureur R. Alexander Acosta a rendu publiques les arrestations, les rumeurs de piège orchestré par les autorités vont bon train. A Washington, Alberto Gonzales, alors ministre de la Justice, avait lancé que la capture de ces "terroristes locaux" avait épargné un nouveau 11 septembre aux Etats-Unis. D'après certains observateurs, le gouvernement Bush aurait procédé à ces arrestations pour démontrer son efficacité dans la lutte contre les terroristes juste avant les élections de novembre 2006. "Il faut se demander si ces hommes auraient voulu et pu commettre des attentats à la première occasion ou s'ils n'étaient qu'une bande de pauvres naïfs", commente Bruce Winick, un professeur de droit à l'université de Miami. D'autres experts rappellent toutefois que l'Etat ne peut pas prendre le risque d'attendre d'être sûr qu'un groupe qui parle de terrorisme est bel et bien sérieux.

Carol J. Williams
Los Angeles Times

Source : [www.courrierint.com]
V
5 octobre 2007 14:07
PARANOIA , quand tu nous tiens .........
E
6 octobre 2007 14:51
Dommage que le ridicule ne tue pas.
 
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