Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Moody's baisse d'un cran les notes des quatre principales banques sud-africaines
20 août 2014 22:33
Moody’s a baissé d’un cran les notes des quatre principales banques sud-africaines : Standard Bank, Absa (filiale de Barclays), FirstRand Bank Ltd (First National Bank) et Nedbank. Cette décision, qui fait suite au plan adopté pour sauver le prêteur African Bank, a été accueillie avec circonspection par la Banque centrale sud-africaine.

L’agence de notation Moody’s a annoncé le 19 août qu’elle abaissait d’un cran les notes des quatre principales banques sud-africaines Standard Bank, Absa (filiale de Barclays), FirstRand Bank Ltd (First National Bank) et Nedbank.

La note attribuée aux émissions obligataires de longue maturité et en monnaie locale de ces banques est ainsi passée de "A3" - le dernier échelon des obligations "à faible risque" - à "Baa1" - le premier échelon de celles dites "à risque modéré". L'agence a également placé sous surveillance négative ces notations de même que celles accordées à leurs obligations en devises étrangères.

Dans son communiqué, l'agence de notation explique que cette décision "reflète la plus faible probabilité, du point de vue de Moody's, d'un soutien systématique des autorités sud-africaines en vue protéger totalement les créanciers en cas de besoin".

Dans ce même document, Moody's rappelle que le plan adopté par la Banque centrale sud-africaine pour sauver African Bank - un établissement spécialisé dans les prêts sans garantie - a imposé une perte de 10 % aux détenteurs d'obligations de premier rang et aux gros titulaires de compte courant.

Tandis que les détenteurs d'obligations surbordonnés s'exposent à des pertes encore plus importantes.

En d'autres termes, pour l'agence basée à New York, si ce plan de sauvetage a réduit le risque que les difficultés de Abil contaminent l'ensemble du système bancaire sud-africain, il montre aussi que les autorités locales sont tout à fait disposées à imposer des pertes aux créanciers des banques en difficultés.

Pour rappel, le plan de sauvetage d'Abil - qui a annoncé une perte record de 717 millions de dollars sur l'exercice en cours - représente un coût total de 17 milliards de rands (1,6 milliard de dollars). Il inclut notamment la mise sous tutelle d'Abil, l'acquisition par la banque centrale du portefeuille de "mauvais prêts" d'Abil - avec une décote de 60 % - et une augmentation de capital de 10 milliards de rands. Une recapitalisation à laquelle ont d'ailleurs participé Barclays Africa et FirstRand...

Réponse démesurée

Dans un communiqué, la Banque centrale sud-africaine a contesté la décision de Moody's, tout comme elle avait critiqué la dégradation par l'agence américaine de la note de Capitec, une autre banque spécialisée dans les prêts aux ménages à revenus modestes, mais dont le modèle commercial diffère fortement de celui d'African Bank.

"Le secteur bancaire sud-africain demeure solide et sain", a rappelé la SARB, qui note dans son communiqué que les prêts douteux ne représentent que 3,57 % de l'ensemble des prêts consentis par l'industrie bancaire sud-africaine, dont le ratio d'adéquation des fonds propres atteint 14,87 %.

D'autres analystes du secteur se sont montrés, eux aussi, circonspects devant la décision de Moody's. "Une banque au modèle économique sérieusement déficient est mise sous tutelle [...] et les plus importantes banques sud-africaines voient leur note dégradée, s'étonne Razia Khan économiste en chef pour l'Afrique de Standard Chartered, interrogée par l'agence Reuters. "Il est possible qu'il s'agisse d'une réponse excessive", a-t-elle ajouté. En effet, selon cette analyste, "le système bancaire sud-africain reste (de façon générale) l'un des mieux régulés au monde."

Article de Jeune Afrique : mercredi 20 août 2014 12:51 PAR JEUNE AFRIQUE
http://economie.jeuneafrique.com/
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook