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Humeur : Sauver le football national

En 2002, après une piètre participation du onze national au rendez-vous du football continental au Mali, et sa non qualification à la coupe du monde de la même année, des voix se sont élevées pour réhabiliter le football national -par ailleurs une des figures de proue du football africain-.

Umberto Cuelho, entraîneur portugais du team national à l'époque, devait quitter le navire pour permettre aux instances du ballon rond national d'amorcer un nouveau virage en engageant de profondes réformes. Afin de répondre aux desiderata d'un peuple qui plus qu'amoureux du football l'a dans le sang ! mais qui commençait à se fâcher avec celui-ci au vu de la déliquescence qui s'emparait de notre football national.

Deux ans après, l'espoir renaissait avec la brillante prestation de l'équipe nationale (finaliste malheureuse) à la CAN 2004 en Tunisie. C'était sous la conduite d'un génial Baddou Zaki. L'ex-gardien de but avait rempli son contrat. Il était redevenu le chouchou de tous les Marocains. On connaît la suite de l'aventure : Zaki allait démissionner après son échec à la qualification au mondial allemand de 2006. Une grande partie de la presse le « grillait », et il ne semblait plus être dans les bonnes grâces de la Fédération nationale de football. A juste titre ? Wait and see.

Le 29 octobre dernier, la fédération faisait appel donc, pour un contrat de quatre ans, aux services du Français Philippe Troussier qui, à son tour, est limogé vendredi dernier, deux mois seulement après sa nomination. Un successeur a vite été nommé, en la personne de M'hamed Fakhir, qui tenait sa première conférence de presse mardi à Rabat, en présence de M'hamed Aouzal et Ahmed Ammor respectivement vice-président et secrétaire général de la Fédération Royale Marocaine de Football. Et coup de théâtre ! ces derniers présentent leur démission, estimant être touchés dans leur « dignité » par certains propos tenus à leur égard… Et ce à seulement deux semaines de la CAN 2006 en Egypte.

Baddou Zaki, Troussier et maintenant Aouzal et Ammor, cela n'inspire pas de l'optimisme et ne fait que figer le football national ! Personne ne doute des qualités de l'actuel coach Fakhir qui, soit dit en passant, a été élu parmi les trois meilleurs entraîneurs d'Afrique par la CAF ; mais la coupe d'Afrique c'est le 20 du mois courant, et le temps est une variable essentielle ! Même si le concerné a déclaré qu'il ne ménagera aucun effort pour que la participation du onze national en Egypte soit honorable et à la hauteur de la confiance portée en lui, malgré les contraintes, notamment celle du temps. On le croit. Mais il lui faut une nouvelle stratégie, imprimer un nouveau style de jeu et inculquer une autre vision aux joueurs. A quand tout cela ? La faute à qui ? A la fédération bien sûr qui a maintenu le football national dans la cacophonie. Aux autres membres du bureau fédéral, ayez l'élégance de jeter l'éponge et laisser la place à une nouvelle équipe qui saura rendre au football national son lustre d'antan. Oui il est temps de sauver le ballon rond national.

Bassirou Bâ
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