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Open sky : Voler ou couler

Le ciel marocain est appelé à accueillir l’Europe et ses vingt cinq étoiles. L’Open sky devrait en principe être effectif dans quelques mois. Cet accord préconise une libéralisation réciproque des marchés aériens du Maroc et de l’Union Européenne (UE). Mais cette réciprocité est-elle suffisante pour parler d’équité, comme l’a fait le Ministre du Transport, M.Ghellab?

Le Matin du Sahara, comme à son habitude, ne voit pas de nuages à l’horizon. « Le Maroc ne va pas subir la libéralisation du transport aérien mais va plutôt l’accompagner d’une façon sereine et réfléchie ». Alléluia ! Mais la RAM dans tout cela ? Aujourd’hui le Maroc rapporte que son PDG, Mohamed Berrada, se montrait même enthousiaste face à cette ouverture, tout en émettant certaines réserves, notamment en ce qui concerne l’application dés décisions prises : «un texte est une chose, sa mise en oeuvre en est une autre». Le quotidien souligne dans son édito que «le déséquilibre, immense, est évident.». En effet, comment la RAM, avec sa « flotille de moins de 30 avions » pourrait-elle concurrencer une multitude de grandes compagnies européennes ? «Une politique aérienne claire et cohérente, le Maroc n’en a jamais eu », continue Aujourd’hui le Maroc, déplorant cette ouverture brusque et plutôt rude pour le transporteur national.

La gazette du Maroc quant à elle se demande si l’Open sky ne serait pas un marché prématuré. «Est-ce que le seul fait de se proclamer les premiers à avoir entériné ce genre d’accord suffit à compenser les retombées difficilement chiffrables à l’heure actuelle ? ». Ceci sachant que beaucoup de pays comparables au Maroc hésitent prudemment à franchir le pas, telle la Tunisie, ou encore la Turquie. Mieux encore, continue l’hebdomadaire, «le vent de libéralisme de nos autorités aéronautiques semble avoir pris des longueurs d’avance et précédé les champions de la mondialisation, puisqu’à ce jour, même les Américains et les Européens n’ont toujours pas conclu d’accord d’Open Sky !»

Mais pourquoi tout cet empressement dans la libéralisation d’un secteur encore fluctuant ? La réponse est simple : 10 millions de touristes en 2010. Il faut relever son pari, quitte à déstabiliser « un système de transport aérien dans lequel le Royaume a lourdement investi depuis un demi-siècle ». L’Open sky vise ainsi à «garantir l’une des conditions essentielles de la réussite de la Vision 2010, celle d’un afflux massif et régulier de touristes européens, par voie aérienne, grâce à la desserte de toutes nos destinations par l’ensemble des compagnies aériennes agrées par l’UE, soit environ 160 compagnies de transport aérien » explique la Nouvelle tribune. Parmi ces compagnies figurent bien évidemment les Low Cost, comme Easy Jet ou Ryanair. « Ces compagnies à bas prix seront de redoutables concurrents pour une compagnie ‘’normale’’ comme la RAM dont les coûts d’exploitation sont autrement lourds et onéreux ».

Royal Air Maroc a tout de même une petite ouverture : le grand continent africain. Encore sous desservie, l’Afrique constitue un bon créneau pour le transporteur national. Selon ALM, il aurait déjà mis le paquet avec 70 fréquences par semaine. La RAM a tout de même les reins solides, elle doit se restructurer et se remettre à niveau. La concurrence l’exige, elle n’a plus le choix.

Salma Daki
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