Menu

Le Pape Benoît XVI admire Doukkali

Après le défunt le Pape Jean-Paul II, c’est au tour du nouveau chef suprême du Vatican, Benoît XVI, de distinguer le chanteur marocain Abdelouahab Doukkali. Une distinction, une de plus, qui vient ainsi confirmer la valeur et le mérite indéniables du «Messager de l’amour».

Abdelouahab Doukkali est aux anges. Le Vatican, la plus Haute Autorité de la religion catholique, aura bien voulu qu’il le soit. Le «Messager de l’Amour», figurez-vous, a trouvé grâce aux yeux de deux papes. Sa Sainteté Jean-Paul II, même s’il était à l’agonie, n’a pas oublié de rendre hommage au grand chanteur et musicien marocain en lui envoyant en 2004 une médaille d’Or très symbolique. La même année, mais cette fois du côté de Matignon, le ministère de la Culture français a décerné à l’artiste une médaille du Mérite et du Dévouement.

Visiblement, le compositeur et interprète de «Souk Al Bacharia» (Grand Prix du Festival du Caire) n’en revenait pas, tant il était accablé par ces honneurs. Mais patience, le grand «Abdel» ne savait pas, on le sentait hier en tout cas, que le nouveau pape Benoît XVI allait à son tour le gratifier d’une nouvelle distinction tout aussi symbolique : une médaille d’Or. Surpris par la nouvelle, c’est à peine s’il a trouvé hier les paroles pour nous exprimer sa réaction. «C’est une joie inédite que je ressens à l’instant, je ne peux vous en dire plus», a-t-il répondu, d’un ton haché, avant de se ressaisir.
«C’est une fierté pour tous les Marocains et pour tous les artistes du monde», a-t-il lancé, avec un brin d’humilité qui force le respect. Abdelouahab n’est évidemment pas sans saisir l’enjeu de pareille reconnaissance, car au-delà de l’individu, cet acte récompense l’action d’un artiste qui a témoigné à plusieurs reprises son dévouement à la cause humaniste.

Contacté par «ALM», Antonio Vinci, un militant italien à l’origine de plusieurs initiatives sociales au Maroc, a précisé que cette distinction est une façon de «remercier Abdelouahab Doukkali pour sa participation à une soirée de solidarité organisée, en février 2003 au Théâtre municipal d’El Jadida, par quelques acteurs sociaux italiens en faveur des enfants handicapés et démunis du Maroc». A cette soirée, avaient également pris part des personnalités marocaines du monde du sport, dont les athlètes Nezha Bidouane et Hicham El Guerrouj. Le ténor italien, Luciano Pavarotti, n’a pu participer à cette opération marquée par la distribution de plusieurs tonnes de jouets. En cause, l’attitude de quelques «responsables» d’El Jadida qui auraient oublié, à l’insu de leur plein gré ( !), de s’acquitter des frais de transport du grand Pavarotti, qui s’en serait d’ailleurs pas mal passé. Comme Antonio Vinci, A. Doukkali a bien regretté que l’attitude de nos «responsables» n’ait pas été à la hauteur d’une tâche à vocation humaniste, porteuse pourtant d’une symbolique d’autant plus forte qu’elle manifeste un geste de solidarité très significatif de la part de nos amis italiens en faveur des enfants marocains en difficulté.

L’attitude mesquine et pitoyable que les autorités d’El Jadida confirme une certaine idée que quelques décideurs se font de l’art et du rôle indéniable qu’il peut jouer dans le rapprochement des peuples et l’enracinement des valeurs de fraternité et de solidarité. C’est un message qui se dégage nettement, d’ailleurs, à travers l’action humanitaire entreprise par les initiateurs italiens de la soirée de février 2003, mais aussi à travers le geste de reconnaissance témoigné par deux grands papes à l’égard d’un artiste marocain qui, en plus de ses qualités artistiques, a démontré que l’art est avant et après tout une question de valeurs. Et qu’un artiste est à la fin des fins un humaniste.

M’Hamed Hamrouch
Source : Aujourd'hui le Maroc

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com