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Tennis : Bahia Mouhtassine, le «come-back»

Le tennis a toujours été sa principale passion. Depuis sa tendre jeunesse, Bahia Mouhtassine n'a été attirée que par les courts où elle s'éclatait. Elle a débuté avec le RUC, le club des universitaires où le père Hachemi était adhérent. Là, Bahia a trouvé le cadre idéal pour s'épanouir sous la férule d'un des grands techniciens du club, Khlifa qui lui inculqua ses premières leçons. Elle voulait à tout prix faire partie des plus grandes joueuses tant sur le plan national qu'international.

La jeune ruciste avait une force de caractère qui lui permettait de satisfaire cette soif de vaincre. Elle a d'ailleurs survolé toutes les catégories par lesquelles elle est passée. Le RUC, son club, était fier d'avoir dans ses rangs une joueuse aussi douée et qui représentait dignement les universitaires dans les différentes compétitions.

En 1985, cette «espoir» remporte son premier titre, le championnat du Maroc minimes. Sa voie était toute tracée, elle est soudainement devenue l'étoile montante du tennis féminin. Au fil des saisons, elle va acquérir une expérience qui lui permet de s'engager dans des tournois internationaux et commence à sillonner le continent à la recherche de la gloire. Elle représente le Maroc en championnat arabe, en Tunisie, en Egypte, et en championnat d'Afrique, notamment au Sénégal, en Algérie et en Egypte. En 1994, notre jeune est médaillée d'or au championnat arabe cadette en Tunisie et depuis, elle a trusté les médailles dans toutes les catégories.

L'année 95 sera une année faste pour cette hirondelle qui progresse et qui commence à attirer l'attention. Elle remporte deux médailles d'or au championnat arabe et d'Afrique cadette en Egypte et le titre de championne au Maroc. Elle attire l'attention du public mais d'un véritable sponsor pour la soutenir. Bahia avait besoin d'une aide substantielle pour faire face à ses fréquents déplacements à travers le monde.

Mohtassine rejoint le COC qui lui promet un bon soutien. Il y en a eu quelques-uns mais cela était insuffisant par rapport à son ambition. La néo-cociste disputait des ITF pour se positionner parmi les meilleures. En 1997, elle remporta deux tournois en
Espagne et à Rabat. En 1998, c'est le Caire, de nouveau Rabat et Tortosa en Espagne et en 99, elle est

vainqueur de l'ITF de Aïn Soukhna en Egypte. Un beau palmarès qui lui donne des ailes mais elle est toujours handicapée par l'absence de soutiens, ce que ses parents ont toujours déploré. Elle participe aux jeux méditerranéens en Tunisie en 2001 et remporte une médaille d'or en simple. Aux jeux panarabes qui se sont déroulés en Algérie en 2004, elle fait un tabac et remporte la médaille d'or en simple, en double et par équipe. Une belle moisson pour Bahia qui va désormais entamer sa carrière professionnelle avec beaucoup d'appréhension en raison de son peu de moyens et gagne des tournois qui vont lui permettre de rentrer dans les 130 meilleures joueuses mondiales.

La Marocaine remporte les tournois de Talence, en France, du Caire, de Mestre en Italie, de Biarritz en France et de Rabat. Avec l'équipe nationale, Bahia participe à la Fed Cup en 1999, 2000, 2001 et 2003. Sa coéquipière n'est autre que la perle noire Habiba Ifrakh. Elle fut la seule joueuse africaine et arabe à participer à des tournois du Grand Chelem comme les Internationaux d'Australie à Melbourne en 2002 ou au premier tour à Rolland Garros en 2003.

Mouhtassine a toujours répondu présenté au national, la grand-messe des joueuses du Maroc. La championne va survoler toutes les compétitions depuis 1995. Ce n'est qu'en 2005 au Stade Marocain que Bahia va laisser sa place de championne à sa rivale Habiba Ifrakh. Après donc une longue absence due, en particulier, à une blessure, Mouhtassine va reprendre la compétition dès l'année prochaine.

Elle a une ambition dévorante et veut retrouver sa place parmi l'élite du tennis mondial. Elle sent qu'elle en est capable. Elle vient de dénicher un sponsor, Whirlpool, qui va la soutenir en 2006. Elle souhaite être à la hauteur de la confiance placée en elle par cette entreprise.

Abdeslam Bilali
Source : Le Matin

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