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Polisario : Le clan Biadillah tente de défendre ses intérêts face aux plans de l’Algérie

Agitation des deux principaux prétendants à la succession de Brahim Ghali à la tête du Polisario. Mohamed Ibrahim Biadillah tente de mobiliser ses soutiens face à Abdellah Lahbib Bellah, un proche du général Said Chengriha, chef d'Etat-Major de l'armée algérienne.

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Brahim Ghali, chef du Polisario / DR
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A l’abri des regards des médias, deux hauts sécuritaires du Polisario se livrent à une véritable guerre d’influence. Chacun des deux protagonistes manœuvrent pour asseoir son autorité en prévision d'un éventuel retrait de Brahim Ghali des commandes du Front.

Le premier est Abdellah Lahbib Bellal qui, depuis son grand retour le 14 septembre, multiplie les sorties médiatiques et s’affirme comme le principal porte-parole des partisans d’une ligne dure envers le Maroc. En face se dresse Mohamed Ibrahim Biadillah, le coordinateur de l’armée du Polisario.

Celui-ci porte en effet sur ses épaules la lourde responsabilité de défendre les intérêts voire même la survie d’une partie des cadres du Front, issus du Sahara occidental et appartenant aux différentes factions des Rguibates du littoral, qui se sentent de plus en plus menacés par leurs cousins algériens.

«Une guerre» éclipsée médiatiquement

Force est de constater qu’après un round d’observation de quelques semaines, Biadillah a décidé de passer à l’action. Il a quitté le confort de son bureau au camp Rabouni au «ministère de la Défense» pour effectuer des visites d’inspections dans les casernes. Ainsi le 3 novembre, il s’est rendu au siège de la 6e région militaire. Le lendemain, il fait une escale à la 5e région militaire.

Officiellement, ces déplacements s’inscrivent dans le cadre des missions du coordinateur pour s’assurer sur place du niveau de préparation des éléments armés du Polisario en prévision d'une éventuelle guerre contre le Maroc. Néanmoins, ces mouvements sont motivés pour contenir l’influence rampante d’Abdellah Lahbib Bellal, le chef des renseignements du Front. Un ressortissant algérien considéré proche du chef des armées de l’Algérie, le général Said Chengriha.

On apprend, par ailleurs, qu’avant d’enfiler son treillis et chausser son brodequin, Biadillah a effectué une tournée dans les khaimas des principaux chioukhs des tribus dans les camps de Tindouf en vue de solliciter leurs appuis à sa démarche. Certes l’Algérie à toutes les cartes en main mais l’acquiescement de ses notabilités tribales et religieuses est souhaitable pour le maintien du fragile «équilibre» entre les deux fortes composantes de la hiérarchie du Polisario.

Ces mouvements entre les deux hommes ont été éclipsés médiatiquement par le blocage du passage d’El Guerguerate, qui entre dans sa 3e semaine, par des éléments du Polisario, mais aussi par la résolution 2548 du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidentat.