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Festival d’Essaouira: Musiques du monde

“The World is there”, dixit un journaliste “made in USA”. C’est officiel, le festival a bel et bien remporté, depuis sa création, le pari de marier les genres et de réunir les cultures dans un même bain à tendance mystique.

Ce soir donc, c’est le coup d’envoi de la 8e édition du Festival gnaoua d’Essaouira. Quatre jours chamaniques (du 23 au 26 juin 2005) pour “LE” rendez-vous incontournable des adeptes qui se comptent par milliers (450.000 visiteurs en 2004).

Le Festival version 2005, devenu culte pour la jeune génération (et pas seulement), promet des scènes hypnotiques avec les sons ancestraux des vingt maâlems en transe. Pour le grand lancement, le public a rendez-vous avec une scène époustouflante. Abdeslam Alikane distillera ce soir encore, son message marsaoui… Tout simplement ennivrant. Le maître, accompagné de son groupe Tyour Gnaoua, se distingue par sa maîtrise singulière des arts thérapeutiques.

Le “très fort” Moustapha Bakbou enchaînera. Originaire de Marrakech, fin précurseur ayant intégré le mouvement folk des années 70, Bakbou envoûtera son public par son expérience du gnaoui, pur héritage familial. Abdelkébir Merchane imposera son style marsaoui et marrakchi.

De même, Afrique et Occident fusionneront pour le plus grand plaisir des puristes. Le trio Bozilo, mix accompli d’un pianiste yougoslave, Bojan Zulfikarpasic (dit Bojan Z) ,accompagné du batteur Karim Ziad et du très convoité Julien Lourau, petit génie du saxo, inviteront à des pérégrinations inattendues sur la base d’un répertoire métissé et soudé “Jazzou”.

A ne manquer sous aucun prétexte, les “lilates” de Abdelkader Ziraoui et Abdeslam Belghiti. Mogador l’ancienne se laissera alors submerger par des expériences spirituelles sans âge, dans la pure tradition tagnaouite.

A noter l’hommage qui sera rendu à Abderrahman Paca, figure mythique du groupe Nass El Ghiwane, aujourd’hui attaqué par la maladie.
Son groupe encensera le leader charismatique. Pour l’occasion, ce dernier s’associera à un des membres de trois formations emblématiques: Omar Essayed de Nass El Ghiwane, Mohamed Edderham de Jil Jilala et Essouisdi de Lemchaheb. Moment de grâce où la musique populaire du Maroc, celle des anciens, communiquera avec les jeunes sur fond de sacré.

Céline PERROTEY
Source : L'Economiste

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