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Gad El Maleh : "Pirates, attendez que je finisse ma tournée!"

Ce sont 850 personnes qui se sont déplacées lundi dernier pour assister à la première des six représentations données par Gad El Maleh au Mégarama de Casablanca.

Avant d’entrer dans la salle, tout le monde a dû se plier à de petites contraintes sans sourciller. Les sacs ont été fouillés, les téléphones portables et appareils photos confisqués, le temps du spectacle. Mais cela n’a semblé déranger personne: Gad El Maleh le vaut bien et le public, qui se lèvera à plusieurs reprises pour l’applaudir, le soutiendra jusqu’à la fin de son show.

Pour la première partie du spectacle, c’est la comique marocaine «Fatine» (une des gagnantes de la première édition de Studio 2M) qui a effectué quelques petits tours de magie, déguisée en chouafa. Et elle prédit que la soirée se déroulera bien et que Gad aura un succès fou. Elle a eu raison. Un tonnerre d’applaudissements a suivi le lever du rideau et l’arrivée d’un Gad ému et heureux d’être «chez lui».
D’emblée, l’humoriste tire les choses au clair. Il explique au public qu’il n’a pas oublié Casablanca, sa ville natale. C’est à Casa, dira-t-il, qu’il peut enfin «se lâcher» et utiliser les mots, les expressions marocaines qui lui étaient familières durant son enfance et adolescence, passées entre l’école, la maison et la boîte branchée de l’époque, «La Notte».

Il enchaîne avec quelques vannes sur le piratage à Derb Ghallef, puis revient sur quelques souvenirs de ses cours d’anglais à l’école, où il se rappelle de la question-réponse: «Where is Bryan? Bryan is in the kitchen». «Dites-moi à quoi sert de savoir que racine carrée de 25, ça fait cinq? se demande-t-il. Tout cela avec son talent d’imitateur et de grand comique qu’il a réussi à parfaire au fil des années.


· La «hchouma internationale»

Tout au long de son show, Gad El Maleh démontrera à ce public qu’il «aime tant» tout ce que Casablanca et les Marocains lui inspirent. A travers son personnage principal, le «blond», son spectacle qu’il a intitulé «l’Autre c’est moi», nous entraîne dans une farandole d’autodérision, de comportements bizarres et stupides, de clichés… une sorte de regard sur sa vie, sur la Vie.

Durant 1 heure 40, le public a retrouvé un Gad El Maleh aussi pétillant, dynamique et tendre moqueur, que d’habitude.
Il n’oubliera pas non plus ses fameux clins d’oeil aux pratiques purement marocaines, tel le célèbre sandwich à l’omelette et au «thon seviana», après une bonne «oûma» à la mer. D’ailleurs, se souvient-il, il était fidèle et assidu à une des piscines de la Corniche entre le 15 avril et le 15 octobre, ce qui explique peut-être sa scolarité «chaotique».

Les spectateurs ont eu également droit à une sorte de mime hilarant sur l’apprenti skieur maladroit (sous-entendu, c’est Gad lui-même), habillé comme un «cosmonaute», le nez qui coule, qui n’arrête pas de tomber et pour qui c’est la «hchouma internationale».

A l’inverse, Gad décrit et imite le «blond», qui, lui, est «nickel», qui «skie comme un Dieu» et n’a jamais le nez qui coule. Tout au long du spectacle, Gad El Maleh ne lâchera pas «le blond», toujours parfait, qui fait du golf et de l’équitation, qui peut boire dix fois plus que les autres, sans jamais être saoûl et à qui tout réussit.
Gad invite dans son spectacle M. Tazi, le bourgeois faisant partie du petit cercle des Marocains nantis qui vont faire du ski non seulement à l’Ouka et Michliffen, mais aussi en France et en Espagne.

Il confie à son public que son sport favori est la natation, qu’il pratique régulièrement, mais pas aussi bien que le blond, qui a la taille en V et qui nage à merveille, le dos crawlé sans se cogner la tête contre le bord et sans jamais avoir besoin de se retourner. C’est la «freksattitude».

Gad est aussi chanteur. On l’avait découvert dans son précédent spectacle et là on le retrouve avec autant de plaisir.
Pendant quelques minutes, il jouera de la guitare et du tam-tam. Il donnera aussi un «moment de gloire» à une personne du public, l’occasion pour elle de se prendre pour une star, le temps d’un instant. Enfin, au cours des dernières vingt minutes, Gad va beaucoup danser et sautiller sur scène. C’est ce qui fait d’ailleurs une de ses marques de fabrique.

La fin du spectacle est marquée par une lettre que Gad lit pour son fils, où il transmet un message de paix et de tolérance. «L’Autre, c’est moi», c’est finalement un grand moment de retrouvailles avec notre Vie et un comique de grand talent.


A l’Olympia aussi

Le nouveau one man show de Gad, «L’Autre, c’est moi», d’une durée d’une heure quarante, avait déjà connu un grand succès à l’Olympia à Paris.

Tous les soirs pendant un mois, 5.000 personnes venaient découvrir le spectacle de ce Marocain, qui a si bien percé à l’international. Si ses deux premiers spectacles attiraient essentiellement les Marocains vivant en France, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Les Français aussi sont très réceptifs à son humour, même s’il fait souvent des clins d’œil sur le Maroc. D’ailleurs, les Français se retrouvent aussi dans le spectacle avec beaucoup de références à leur vie quotidienne et à leur culture.

Nadia BELKHAYAT
Source : L'Economiste

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