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Exposition à Casablanca de l'artiste peintre marocain Mehdi Qotbi

Une exposition d'une centaine d'oeuvres de l'artiste-peintre marocain Mehdi Qotbi a été inaugurée, jeudi à Casablanca, par le ministre de la Culture, M. Mohamed Achaâri, en présence d'un parterre de diplomates et de personnalités du monde politique, de l'art et de la culture.

Baptisée "Mehdi Qotbi : Le voyage de l'écriture", cette exposition qui se poursuivra jusqu'à fin décembre prochain, réunit des oeuvres étalées sur une vingtaine d'années de travail de l'artiste et des commandes importantes provenant de collections privées et institutionnelles marocaines ainsi que les célèbres peintures des "Rencontres écrites" réalisées par Qotbi avec la complicité de peintres, écrivains et penseurs de renom.

Pour M. Achaâri, l'artiste a pu forger une expérience à part dans le domaine des arts plastiques marocains. "C'est un grand voyageur qui va à la rencontre de l'autre", a dit le ministre avant d'ajouter que l'artiste "Qotbi cherche très loin des expressions pour exprimer son enracinement à son pays natal".

Il va au-delà de cette expression que sont les arts plastiques pour la rencontre notamment de la poésie, la spiritualité, les racines, l'exil et le voyage, a encore indiqué M. Achaâri, estimant que l'expérience de Qotbi mérite d'être ''écoutée'' et avec laquelle il faut entretenir un dialogue continu. Evoquant la lettre arabe omniprésente et constante dans ses oeuvres, Qotbi reconnaît que l'écriture arabe est inscrite dans une modernité qu'il avoue ''vouloir et désirer'' et que la couleur est essentielle pour lui car elle lui procure ''joie et bonheur''.

Et l'artiste d'ajouter que ses oeuvres traduisent les valeurs d'ouverture "à l'image de ce que SM le Roi Mohammed VI donne aujourd'hui du Maroc, pays d'ouverture et de tolérance". ''Nous ne faisons que suivre l'exemple du Souverain'', a-t-il tenu à souligner, relevant que dans ses oeuvres, il reproduit ce que son pays natal lui a inculqué et offert, à savoir la couleur, la lumière et surtout un esprit de tolérance et d'acceptation de l'Autre.

Apportant son témoignage, l'ambassadeur de France au Maroc, M. Philippe Faure, qui affirme connaître et apprécier l'oeuvre et l'artiste pour avoir acquis cinq de ses toiles, émet le voeu de voir de nouvelles peintures de Qotbi.

''Il a un grand talent et une vraie intuition. Ses oeuvres sont tellement originales et uniques dans leur genre'', a dit le diplomate français, ajoutant que l'oeuvre de l'artiste marocain représente une écriture dans l'écriture. A l'occasion de cette exposition, un livre éponyme, préfacé par le ministre français de l'Intérieur, M. Dominique de Villepin, a été co-édité par Attijari Wafabank et l'Institut français du Nord.

"Est-ce couleur ou langue ce ruissellement de signes, le délié des arabesques et la pluie régulière des traits?", s'interroge le préfacier qui estime que "tout est mystère, silence dissimulé dans les liens de l'écriture".

Il ajoute que c'est parce que la couleur, la langue, l'espace et le signe se mêlent ensemble dans l'oeuvre de Qotbi, qu'ils composent un paysage unique et neuf, et qu'ensemble ils parlent à la façon dont l'oiseau marche sur la neige ou le sable.

Les peintures exposées représentent de la calligraphie, une aventure de la ligne, à la fois lettre, signe et image. Autant de subtiles architectures, de répétitions incantatoires et de métamorphoses où la couleur prend tous ses pouvoirs, a-t-il ajouté.

Des dialogues s'y poursuivent, de la peinture à la poésie, d'hier à aujourd'hui, d'un Orient ancestral aux écrivains qui commentent l'oeuvre du peintre. Mais pas seulement: Mandiargues, Senghor, Octavio Paz, Derrida, Nourissier, Andrée Chedid ou Tahar Ben Jelloun et d'autres encore entrent dans le tableau même, y écrivant leurs propres mots désormais unis aux rythmes du peintre.

Natif de Rabat en 1951, Mehdi Qotbi, qui n'a pas exposé au Maroc depuis sept ans, vit et travaille à Paris depuis le début des années 70. Il a exposé et figure dans un grand nombre de collections publiques et privées, au Maroc, en France, aux Etats-Unis, en Indonésie, en Arabie saoudite, en Jordanie, en Allemagne et au Canada.

Il a glané plusieurs distinctions nationales et étrangères: Officier de l'Ordre du Trône, Chevalier de la Légion d'Honneur et Chevalier des Arts et Lettres.

En France, il a tissé un réseau d'amitiés mis, de longue date, au service de son pays natal. Ce peintre, communicateur-né, est aujourd'hui devenu un véritable médiateur culturel entre la France et le Maroc.

Il a été décoré par M. De Villepin, en juillet dernier à Paris de l'insigne d'Officier de l'Ordre national du mérite, l'une des plus hautes distinctions de la République française pour couronner les efforts de l'artiste en faveur du rapprochement entre les communautés française et marocaine.

En 1991, il lance le Cercle d'amitié franco-marocain et devient le parangon du dialogue des cultures et le défenseur de l'équation Nord-Sud. Il récidive en 2000 et créé l'association Trait d'Union Maroc-Europe, articulée sur une publication périodique.

Le vernissage de cette exposition a été marqué par la présence de personnalités de marque parmi lesquels Mme Corinne Breuzé, consul générale de France à Casablanca, M. Siriwat Suthigasame, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du royaume de Thaïlande à Rabat et M. M'Hamed Dryef, wali de la Région du Grand Casablanca.

Source : MAP

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