Menu

Izza Genini et la diversité culturelle du Maroc

La réalisatrice marocaine Izza Genini a affirmé que la diversité culturelle du Royaume constitue "le reflet" de sa propre diversité et qu'elle a de "la chance d'être issue d'un pays tel le Maroc qui revendique cette diversité comme une richesse fondatrice".

Dans un entretien publié par le site et la revue de référence des cultures africaines "Africultures", Izza Genini a indiqué qu'elle ressent "la même émotion" quand elle entend les tambourineurs de Marrakech ou les crotales des Gnaouas et quand elle écoute un air arabo-andalou ou un chant sacré en hébreu.

La réalisatrice, dont la sortie des cinq DVD thématiques de la série "Maroc, corps et âme" (Danses et cadences, Fêtes et fantasias, Transes marocaines, Racines judéo-marocaines et Hazanout, chants sacrés) constitue un événement important non seulement par le nombre de films mais aussi par la qualité du travail documentaire, a souligné que sa rencontre providentielle avec le cinéma marocain des années 80 l'a lancé "corps et âme" sur le chemin de la réalisation de tous ses films.

En effet, la diversité et la richesse de la musique marocaine saisie dans son contexte naturel constitue l'essentiel du sujet de ses films comme c'est le cas de "Aïta", "Des luths en délices", "Louanges", "Gnaouas", "Rythmes de Marrakech", "Malhoune", "Vibrations Haut Alas", "Nuptiales en Moyen Atlas", "Chants pour un shabbat", "Cantiques brodés" et "Tambours battant".

Izza Genini, qui se passionne pour ses origines et notamment pour les musiques où Musulmans et Juifs partagent si bien leur sensibilité, a noté à cet égard que le sommet est le film "Cantiques brodés" où lors d'un concert de "matruz", genre musical hérité de l'âge d'or andalou, le chanteur Abdessadeq Cheqqara et le rabbin Haïm Louk chantent alternativement des couplets en arabe et en hébreu.

Après avoir fait remarquer que chacun de ses films a été l'objet d'une inspiration particulière et d'une entreprise à part entière, la réalisatrice a souligné que la musique a occupé d'emblée la première place et que dès 1980, elle s'était lancée "tête baissée" dans la production du long métrage documentaire "Transes" d'Ahmed El Maaouni simplement parce qu'elle avait découvert médusée, un soir à Paris, le groupe Nass El Ghiwane devant un public galvanisé.

La diversité culturelle "m'a donné l'énergie de me lancer dans cette aventure", a-t-elle ajouté, faisant savoir que la famille, les traditions, l'art de vivre marocain et la convivialité entre Musulmans et Juifs furent aussi des "sujets très inspirants".

Outre la musique, la collection "Maroc corps et âme" comprend aussi des films sur différentes composantes de l'histoire sociale et culturelle du Royaume. Il s'agit notamment de la saga familiale "Retrouver Oulad Moumen", des rituels de beauté dans "Pour le plaisir des yeux" ou de la tradition millénaire judéo-berbère à travers "La route du cédrat".

Source : MAP

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com