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Cinéma: Forte présence marocaine à la 21ème édition du FESPACO

Le Maroc avec une industrie cinématographique en plein essor est présent avec plusieurs films, au 21ème Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). La capitale du Burkina Faso accueille le cinéma africain du 28 février au 7 mars.

Malgré un temps morose pour le cinéma continental, avec la fermeture successive des salles de projection et le contexte de la crise internationale qui accentue les difficultés de production, le cinéma marocain s'en tire à bon compte. « Ce qui est important au Maroc est que, en terme de box-office, il y a toujours un film marocain en tête d'affiche », a déclaré à l'AFP le réalisateur marocain, Mohamed Ahed Bensouda. Les cas de l'Afrique du Sud et du Nigeria (3ème industrie mondiale après les USA et l'Inde) sont différents dit-il. Dans ces pays la production locale est importante, mais le plus souvent ce sont les films américains qui attirent plus de personnes. Au cours de la dernière décennie, la production marocaine d'après l'AFP, a explosé partant de 5 longs métrages par an à 15 de nos jours.

Pour Hassan Benjelloun, vainqueur de l'Étalon d’argent au Fespaco 2007, 3 raisons déterminent le succès des films marocains. Premièrement la « volonté politique existe, d'autre part nous avons des cinéastes qui travaillent dur (...) et, troisièmement, nous avons des cinéastes à la tête du Centre cinématographique marocain (CCM)», a t-il dit à l'AFP. La volonté politique qui se manifeste par un soutien a été confirmé par Nabil Ayouch, dont la production de « Whatever Lola Wants » a été financée en partie par le CCM.

Au total, les organisateurs du festival au budget de 1,5 millions d'euros ont sélectionné 374 films sur 664 œuvres présentées, dont 128 seront en compétition pour des prix. Ainsi pour cette 21ème édition de la messe continentale du 7ème art, 19 films sont en compétition pour décrocher la version africaine de l'Oscar – l'Étalon d'or de Yennenga – dont 3 films marocains. Hormis le Maroc, l'Afrique du Sud est le seul pays à présenter également 3 œuvres.

Nabil Ayouch avec « Whatever Lola Wants » espère renouveler l'exploit de 2001, quand il a décrocha l'Étalon d'or avec son film « Ali Zaoua, Prince de la rue ». « Wadaan Oummahat ou Adieu mères » de Mohammed Ismail, est le 2ème film marocain en compétition. Il retrace l'épopée de l'exode des Juifs marocains vers Israël dans les années 1960. Enfin, « Les jardins de Samira » de Latif Lahlou, l'histoire d'une jeune femme frustrée par son mariage avec un homme plus âgé, qui sera séduite par son cousin complète la liste des films marocains en lice pour le grand Prix. Ce film a déjà remporté le prix du meilleur scénario au Festival des Films du Monde en 2007.

Pour les courts-métrages, l'espoir est permis pour le Maroc avec des films comme « Le revenant » de Mohammed Ahd Bensouda, « Liberté provisoire » de Naoufel Barraoui, ou encore « La jeune femme et l’instit » de Mohamed Nadif. Une vingtaine de films marocains seront projetés à Ouagadougou, dans les catégories courts et longs-métrages, ainsi que des documentaires en compétition officielle et pour le panorama d'Afrique.

La compétition s'annonce rude entre les 19 longs-métrages qui concourent pour l'Étalon de Yennenga, surtout que certains d'entre eux ont déjà été primés ailleurs, comme la fresque historique « Teza » de l'Éthiopien Haile Gerima, Prix spécial du jury de la Mostra de Venise. De même, deux réalisateurs burkinabè, Boubacar Diallo et Missa Hébié, avec leurs films respectifs « Cœur de lion » et « Le fauteuil » figurent parmi les 19 prétendants. Qui chevauchera cette année l'Étalon?

Ibrahima Koné
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