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France : Exposition sur un siècle d’histoire maghrébine dans l’Hexagone

L’association Génériques organise, en partenariat avec les ministères de la Culture et de l'Immigration, une exposition qui retrace « un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France » apprend-t-on auprès de l’AFP. L'exposition, à entrée gratuite, a lieu aux Archives municipales de Lyon du 11 juin au 29 août 2009, et du 17 novembre 2009 au 18 avril 2010 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI), à Paris.

Les expositions de Lyon et Paris évoquent les grands moments de l’installation des populations maghrébines en France, du XIXe siècle à nos jours, par le biais de leur histoire culturelle. En voyant par exemple le portrait de Philippe Grenier (1865-1944) dès l’entrée de cette exposition à Lyon, on se remémore de ce médecin, converti à l’Islam en 1894. Il deviendra deux ans plus tard le premier député –de Pontarlier dans le Doubs – musulman au Parlement français. Comme l’a expliqué à l’AFP Naïma Yahi, une des commissaires de l'exposition, et auteur d'un doctorat à Paris-VIII sur « l'histoire culturelle des artistes algériens en France », l’objectif est de « montrer que l'immigration maghrébine ne remonte pas qu'aux années 1970 avec le regroupement familial ».

Ainsi, on peut y revisiter la Première guerre mondiale durant laquelle 300 000 soldats du Maghreb ont été mobilisés, ou le Front populaire vu par les Maghrébins. De même, d’après 20 Minutes de Lyon, on peut écouter durant cette exposition, des chants d'Africains composés en 1943 par Félix Boyer et adoptés par l’armée des colonies pendant la Seconde Guerre mondiale. On y découvre également la vague d’immigration de la main-d’œuvre en quête d'une vie meilleure, mais aussi d'intellectuels maghrébins durant l’entre-deux-guerres. La période des Trente glorieuses (entre la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 et le choc pétrolier de 1973) du point de vue des Maghrébins n’est pas en reste.

Les revendications sociales après les premiers regroupements familiaux s’y invitent aussi. Un cliché montrant une banderole de la CFDT en arabe lors d'une manifestation des années 1970 attire l’attention. Même chose pour des bulletins de la CGT en Français et Arabe revendiquant « l'égalité des droits entre travailleurs français et immigrés ». « Vous imaginez aujourd'hui une banderole avec des mots en arabe? Ce sont des choses qui nous paraissent complètement taboues ! », a commenté à l’AFP, Najat Vallaud-Belkacem, adjointe au maire de Lyon.

La percée réalisée par les artistes magrébins dans l’Hexagone est mise en évidence, avec notamment la chanteuse Algérienne Noura, l’une des rares à obtenir en 1971 un Disque d’or. La question de l’intégration est aussi représentée dans l’exposition, comme par exemple la « marche pour l'égalité et contre le racisme » de 1983.


L’association Génériques a été créée fin 1987 avec pour objectif d’entreprendre et de soutenir des actions permettant d’améliorer la connaissance des phénomènes migratoires en France et dans le monde, par des activités tant scientifiques que culturelles. A son actif plusieurs expositions, colloques et séminaires sur l’immigration. Elle édite aussi une revue semestrielle –Migrance – qui est la première revue européenne spécialisée dans l’histoire de l’immigration.

Ibrahima Koné
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