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Il n'y aura finalement pas de hausse du prix du pain au Maroc

Il n’y aura finalement pas de hausse du prix du pain. A l’issue de la réunion du lundi 16 juillet entre le ministère des affaires économiques et générales et le Syndicat national unifié des boulangers-pâtissiers, les professionnels ont accepté de surseoir à leur demande d’augmentation de 10 centimes du prix de la baguette de 200 grammes, indiquent plusieurs sources. En contrepartie, les fabricants de pain ont obtenu la promesse d’une aide de l’administration à la mise à niveau de leur activité.

C’est probablement pour discuter des modalités de cette aide que Rachid Talbi Alami, ministre délégué, chargé des affaires économiques et générales, parle de revoir le syndicat des boulangers-pâtissiers lundi 23 juillet.

En quoi consiste cette aide à la mise à niveau ? Selon un membre du syndicat, l’administration a promis d’engager rapidement des actions à même de réduire les coûts de fabrication du pain - une manière de reconnaître le bien-fondé de la revendication. Ces actions, précise la même source, porteront notamment sur la mise en place de tarifs préférentiels pour l’eau, l’électricité et le gasoil. On ignore comment tout cela sera mis en place, mais on peut se demander quelle sera la réaction des opérateurs privés de l’énergie et de l’eau, comme la Lydec dans le Grand Casablanca, Redal à Rabat, Amendis à Tanger-Tétouan et les distributeurs de carburants.

Des tarifs préférentiels pour l’eau et l’énergie
L’autre question, qui ne se pose pas pour le moment, mais qui risque fort de surgir bientôt, c’est le prix de la farine, élément essentiel dans la fabrication du pain. Dans l’accord de modération signé entre le gouvernement et la profession il y a près de 20 ans (en 1988), l’augmentation du prix du pain blanc ne peut se faire que sous deux conditions : en cas de hausse du prix de la farine, des autres ingrédients (levure, sel...) ou encore de renchérissement du coût des facteurs de production (électricité, main-d’œuvre...). En tout, 19 articles et/ou facteurs listés. Si le prix de la farine n’a pas encore augmenté, personne ne peut nier que tout le reste a subi des hausses, parfois importantes.

Et même le prix de la farine est candidat à l’augmentation, si la tendance haussière du prix du blé à l’international ne s’infléchit pas. Dans ce contexte, la baisse des droits de douane sur le blé tendre (ramenés depuis peu à 30%) est jugée insuffisante. «Rien n’indique que les prix mondiaux connaîtront une accalmie ; bien au contraire, le blé commence à se raréfier, ce qui ne fera qu’accentuer la hausse. C’est pourquoi le prix de la farine ne pourra se maintenir à son niveau actuel que si les pouvoirs publics décident de faire quelque chose ; par exemple réduire encore les droits de douane ou même les supprimer carrément, en attendant la prochaine récolte», explique-t-on dans le milieu de la minoterie. Quelle gymnastique pour 10 centimes d’augmentation !

Source: La Vie Eco

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