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Dar-Bouazza a-t-elle une place dans la Vision 2010?

DAR-BOUAZZA, nouvel eldorado touristique de la région casablancaise? En tout cas, tous les indicateurs convergent dans ce sens. Cette localité située à une trentaine de km de Casablanca connaît une ruée sans précédent, comme en témoignent les nombreux projets immobiliers et touristiques qui fleurissent tout le long de la côte.

Les investisseurs foncent sans trop se poser de questions vers cette région qui connaît un afflux massif en période estivale et même hors saison. Dar-Bouazza pourrait sans complexe s’inscrire dans l’ambitieuse stratégie de Douiri pour le tourisme national.
Les surfeurs et les MRE sont sans conteste les premiers à avoir lancé la mode de Dar-Bouazza, ou «Darb» pour les accoutumés. Il faut savoir que la zone compte parmi les plus grands spots de surf au monde. Et sa proximité avec Casablanca en a fait un lieu idéal pour «une maison de plage». Les MRE ont flairé le filon il y a bien longtemps, en y construisant leurs pied-à-terre qu’ils louent durant l’année. Et si l’on remonte à quelques décades, les cabanons ont toujours existé, mais à l’époque on allait à Tamaris ou à Jacques-Beach…
Aujourd’hui, les appellations se sont sophistiquées, et on achète à Marina Blanca ou Beach House… Le nombre de personnes ayant décidé de fuir la ville ne se compte plus. Dar-Bouazza commence à damer le pion à Casablanca et devient peu à peu le lieu de résidence principale. Le nombre de familles désireuses d’y habiter ou d’y acquérir une habitation secondaire ne cesse d’augmenter. À titre d’exemple, le nombre de lotissements aménagés est passé de 45.000 en 1994 à 120.000 en 2004.

Pour satisfaire ou du moins suivre cette tendance qui s’est faite consistante à partir des années 2000, plusieurs projets de complexes balnéaires ont vu le jour à Dar-Bouazza. Ce qui a conduit à une flambée des prix du foncier. Les propriétaires terriens se frottent les mains. Les plus chanceux sont ceux qui possèdent des terres avec des vues sur mer. Pour les grandes parcelles destinées à des projets d’investissement, les prix sont passés, en moins de 10 années, d’une moyenne de 400 DH le m2 à plus de 2.500 DH. Pour les petits lots, les prix variaient entre 1.500 et 2.500 DH le m2. Actuellement, ils s’affichent entre 4.000 et 7.000 DH le m2.
Parmi les tous premiers projets réalisés à Dar-Bouazza figure le complexe balnéaire Marina Blanca réalisé par le groupe Addoha. Il s’agissait d’un ensemble de 71 villas avec piscines et vue sur mer. Les ventes, démarrées en 2001, n’avaient pas été faciles à réaliser, car à l’époque la région n’était pas encore aussi prisée qu’aujourd’hui. Cela dit, avec la deuxième tranche en cours de construction, et qui débouchera sur 69 nouvelles villas, le sort est différent. Plus de 58 villas ont déjà été vendues sur plan. Néanmoins, ni à l’époque ni aujourd’hui, il ne fallait pas être très exigeant. Le complexe a été vendu avec «vue sur mer» et non pas «accès à la mer», avec tout de même des prix de complexes balnéaires «pied dans l’eau». Et en raison du littoral rocheux de la région, tous les autres complexes construits par la suite connaîtront le même sort.

Tout de suite après, le Beach House plante ses drapeaux en s’approchant des plages privées. Il s’agit d’un complexe qui se veut plus intelligent que le précédent, avec en plus des habitations, un restaurant, des piscines, des pistes de danse, un centre de fitness et des plages privées. Une extension sur 2 hectares est en cours de construction. D’après les responsables du bureau de vente, tous les nouveaux appartements sont déjà vendus sur plan. Une troisième extension est en cours d’étude à la Commune rurale de Dar-Bouazza.
Ces projets ont fait des émules, et aujourd’hui une bonne partie des côtes de Dar-Bouazza est en chantier. Et, pour ne citer qu’elles, les résidences Le Littoral, la Playa Blanca, Al-Boustane, Diar Al-Houda, Les Tamaris et Les Jardins de l’Océan ont envahi la zone. À retenir: Les Jardins de l’Océan, qui figure parmi les complexes les plus importants à Dar Bouazza. Il comprend ainsi plusieurs villas, avec un centre commercial et un lac artificiel concoctés par le groupe Palmeraie Développement. Le projet s’étend sur une superficie de pas moins de 43 hectares.
Les projets en phase de validation sont tout aussi nombreux. Le Melrose Beach, de la société La Perla Living Group, est sur toutes les affiches de la région. La société a mené une compagne massive de publicité pour son ensemble d’appartements et piscines avec vue sur mer. D’après les responsables, les demandes d’achat sont déjà très importantes. Pour son projet, la société n’a pas hésité à détruire un petit palais, construit il y a quelques 5 ou 6 années sur le terrain qu’elle a acquis. Il n’y a pas que des habitations prévues sur la côte; les promoteurs ont également pensé à l’animation. L’Aquaparc de Tamaris est sans doute l’un des projets les plus ambitieux de Dar-bouazza. Il participera à l’animation de la région et aura le mérite d’y attirer plus de visiteurs, surtout en provenance de Casablanca, Rabat et Mohammedia. Pour son ouverture, qui au départ était prévue fin juin, des milliers de visiteurs étaient attendus.

Toujours est-il que la région foisonne et que les investisseurs construisent à tour de bras au grand bonheur des riverains et citadins environnants. D’après les responsables de la Commune de Dar-Bouazza, les demandes d’autorisation pour des projets, touristiques et autres, sont en augmentation permanente. «Certains viendront révolutionner le paysage de la région», annoncent-ils. Parmi ces projets, un centre de tennis d’une superficie de 20.000 m2, un terrain de golf de plus de 44 hectares, un hôtel 4 étoiles, un palais des congrès, un centre commercial et un complexe scolaire.

Déjà plusieurs atouts

Dar-Bouazza compte aussi deux hôtels. Le premier est le Golden Tulip Hôtel des Arts. Cet hôtel 5 étoiles, au départ appelé Four à Chaux, a été repris par la chaîne internationale, il y a moins d’une année. L’architecture et la décoration de l’hôtel, d’une capacité de 100 unités, sont uniques. Suites «ethniques» inspirées d’une douzaine de pays, four à chaux construit par les Portugais au XVIIIe siècle, 5 vénus… autant d’atouts qui font grimper le taux d’occupation de l’établissement. D’après les responsables, en moins d’une année, le chiffre d’affaires de l’hôtel a quadruplé.
Un peu plus excentré, sur la route qui mène à Dar-Bouazza, une maison d’hôtes, le Park Regency Hotel, qui a fait couler beaucoup d’encre. Il s’agit en fait d’un ancien palais d’un riche saoudien, réaménagé en maison d’hôtes.
Dar-Bouazza a par ailleurs son propre parc de jeux, le Crazy Parc. Ce parc a ouvert ses portes en janvier 2006. Il contient 13 manèges dédiés aux enfants de 2 à 14 ans, une salle d’anniversaires et un restaurant qui, entre autres menus, présente des spécialités libanaises. Quelque 7 nouveaux manèges seront disponibles bientôt. D’après le DG, Farouk Abou Rahal, le parc reçoit de nombreux visiteurs, notamment durant la saison printanière. Le DG, un Libanais ayant 18 ans d’expérience derrière lui, étudie la possibilité de création d’un parc de jeux pour adultes à Dar-Bouazza.
La région dispose aussi de plusieurs plages privées, très prisées durant la saison estivale (La Playa Del Mar, Atlantic Beach, Vanila Beach, Sunny Beach, Babaloo, etc.), qui le soir venu, organisent des animations avec des artistes marocains et étrangers.

Enfin, cerise sur le gâteau, Dar-Bouazza a son école de surf, Glisse School. Créée il y a près de 5 années par des jeunes de la région, elle apprend l’art de la glisse sur les vagues à près de 50 personnes par jour durant l’été. Elle organise aussi des compétitions locales.
La plupart des investisseurs tablent sur un véritable essor économique de Dar-Bouazza dans les 5 années à venir. Mais cela peut-il se faire correctement si la région ne fait l’objet d’aucune étude économique spécifique? Jusqu’à présent, il n’existe que de rares informations économiques et sociales sommaires.

Ahlam NAZIH
Source : L'Economiste

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