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Le Groupe ONA fête sa bonne fortune

Loin de perdre sa forme optimale, le Groupe ONA, premier conglomérat industriel et financier au Maroc, fête sa bonne fortune et dévoile un résultat net part groupe (RNPG) en hausse de 75%, à 1 milliard de DH.

Son président, Saâd Bendidi, se dit satisfait du crû semestriel : « nos résultats sont en ligne avec nos prévisions et nous espérons améliorer nos performances dans les différentes filières », a-t-il souligné, lors de la conférence de presse tenue, mardi, à Casablanca. Certes, le résultat opérationnel est dopé par les plus-values réalisées sur la cession de la participation dans Axa-ONA.

Tirant profit de la dynamique économique favorable et de l’euphorie des marchés des capitaux, ONA clôturait le premier semestre 2007 sur une note largement positive. En dépit de la flambée des cours des matières premières, qui devraient, en principe, impacter les performances de certaines filiales opérant notamment dans l’agroalimentaire (lait, huile et biscuiterie), les résultats semestriels du groupe ne déçoivent personne. Bien au contraire, le Groupe ONA a réussi une sortie par le haut. La surprise du chef fut, sans aucun doute, le réaménagement de sa cuisine intérieure, en adoptant les nouvelles normes comptables (IFRS), mais aussi la mise en place, au prix fort bien entendu, du troisième opérateur télécoms baptisé « Wana ».

Aujourd’hui, les choses commencent vraiment à bien prendre. Outre les télécoms, d’autres compartiments prennent le relais, notamment la distribution, l’énergie et les mines. Bendidi, le patron estimé du groupe, tout en continuant à prêcher la rigueur, estime que l’ouverture sur les télécoms fait partie du business plan de la société et cela a le mérite de mieux mettre en valeur les actifs de la société dans le secteur des infrastructures des télécommunications.

Le résultat attendu au 2ème semestre 2007 doit, en principe, confirmer l’objectif 2010, laisse entendre le patron : « nos prévisions tablent sur un retour à l’équilibre en 2010 du Business Plan. » Et d’ajouter, « aujourd’hui, pas de souci de financement de nos activités ». Pour le numéro 1 du groupe, 2006 fut une année de transition. 2007 sera l’année de la normalité.

Bendidi a rappelé les principaux axes de la stratégie du groupe, visant à « mettre en cohérence le portefeuille de participation avec la vocation du Groupe ONA en tant que groupe industriel à logique d’opérateur multipolaire et actionnaire majoritaire avec contrôle de la gestion ».Il s’agit, en résumé, d’encourager la réalisation de synergies entre les métiers ; de défendre les activités traditionnelles du Groupe (mines, distribution, automobile et agroalimentaire) ; de poursuivre le développement des métiers à fort potentiel auto financés (banque, distribution) et enfin de poursuivre le développement des activités à fort potentiel de croissance à moyen terme (télécoms, production électrique, immobilier).

Cela dit, les chiffres du groupe foisonnent et traduisent l’organisation multi métiers du groupe qui continue à développer sa toile d’araignée. Pour le holding ONA, le chiffre d’affaires consolidé au terme du premier semestre 2007 s’élève à 15,2 milliards de DH, inscrivant une progression de 13,2%, en comparaison avec la même période de l’année précédente. Cette embellie de l’activité ne peut, cependant cacher « l’effritement » du résultat d’exploitation qui dégonfle de 38,8%, à 568,3 millions de DH, grevé, comme chacun sait, par les charges liées au lancement de l’opérateur télécoms Wana. Pour les observateurs avertis, le résultat a été dopé essentiellement pas la plus-value réalisée après désengagement du Groupe de AXA-ONA. La performance s’explique aussi par la forte croissance d’Attijariwafa Bank.

Sur le plan patrimonial, la valeur de l’actif net réévalué (qui représente l’évolution du portefeuille de participations) s’est améliorée de 30,5% à 32.225 millions de DH, tirant profit notamment de l’appréciation de la valeur des filiales Managem, Attijariwafa Bank, Centrale Laitière et la grande distribution.

En social, le volume d’affaire passe de 86,4 millions de DH à plus de 90 millions de DH. Il faut noter que le résultat d’exploitation a permis d’atténuer son déficit de près de 10 millions de DH à -7,9 millions de DH. Finalement, la capacité bénéficiaire affiche une expansion significative de 871,4 millions de DH à 1.586,6 millions de DH, bénéficiant de l’importante plus-value de cession des titres AXA.

Côté perspectives, ONA entend centrer sa stratégie de développement sur les principaux axes suivants :
· La poursuite du développement interne des différents domaines stratégiques par le renforcement des fonctions supports.
· La consolidation de son positionnement sur la Grande distribution au Maroc et en Afrique, notamment après la prise de contrôle totale des chaînes Marjane et Acima.
· La poursuite de la politique de développement à l’international de sa filiale Attijariwafa Bank, particulièrement en Europe, en Tunisie et en Afrique de l’Ouest.
· La préparation du lancement de l’offre 3G par WANA afin d’offrir la mobilité totale à ses clients;
· Et, le renforcement de sa position dans l’immobilier via le ciblage de projets de grande envergure.

Il faut dire que les réalisations semestrielles d’ONA sont marquées par la plus-value dégagée d’AXA. Il semble, de l’avis général des observateurs, que La nouvelle activité Télécom risque, compte tenu des engagements financiers pris par le Groupe, de peser lourdement sur les performances financières du Groupe pour au moins les deux années à venir.

Abdelouahed Kidiss
Source: Libération

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