Le port de Melilia se restructure

Après Tarifa et Algésiras, c’est au tour du port de Melilia de faire l’objet d’un vaste plan de restructuration. Une enveloppe de 300 millions d’euros est allouée pour l’extension de l’enceinte portuaire. Selon les projets présentés par l’autorité de Melilia, il s’agit de gagner 50 hectares supplémentaires sur la mer. Cette nouvelle plateforme servira à la mise en place d’un quai d’une capacité de 170.000 conteneurs. Ce qui donnerait à Melilia une nouvelle vocation: d’un port exclusivement récepteur, il passerait à un pôle d’échanges vers d’autres ports.

Les terrains gagnés à la mer devront aussi servir à recevoir des unités industrielles réputées à risque et actuellement installées au centre de l’enclave espagnole. C’est le cas d’une centrale électrique et d’une unité de stockage d’hydrocarbures.

Il est aussi prévu de mettre à la disposition des investisseurs potentiels des terrains industriels pour la réalisation de leurs projets. Ce qui ne manque pas de constituer un plus pour cette ville dont les capacités foncières sont limitées.Le projet, dont les détails sont en cours d’étude, prévoit un financement mixte, calqué sur le modèle mis en place par le Maroc pour TangerMed II. Les autorités espagnoles comptent, en ce qui concerne le cas de Melilia, avancer 30% du projet alors que le reste sera à la charge des partenaires privés.
Le lancement des appels d’offres pour la construction des digues et des aires de travail devrait se faire incessamment, le lancement des travaux se ferait, selon l’autorité portuaire espagnole, au cours du deuxième semestre 2008. Les nouvelles installations devraient être opérationnelles en 2012.

A noter que le port de Melilia est actuellement de taille moyenne et fortement concurrencé par Nador. Il reçoit en moyenne près de 1.200 bateaux et 360.000 passagers annuels, essentiellement des Espagnols effectuant la navette entre la ville et la péninsule Ibérique. Plus de 90% de son trafic commercial est généré par l’Espagne.

Ali Abjiou