Menu

Le Maroc surexploite ses ressources naturelles

L'ONG WWF (World Wildlife Fund) tire la sonnette d'alarme quant à la surexploitation des ressources naturelles en Afrique. Ses experts estiment que développement socio-économique du Maroc s'en trouve menacé.

L'Afrique est surexploitée. C'est le constat que vient de dresser l'organisation non gouvernementale basée à Genève WWF (World Wildlife Fund), dans un rapport rendu public lundi 9 juin. Ce document de travail a été élaboré en partenariat avec un groupe de recherche américain, Global Footprint Network. Les conclusions sont alarmantes, surtout pour les pays d'Afrique du Nord. Si l'organisation, qui s'intéresse aux problèmes de l'écologie dans le monde, place l'Algérie, la Libye et l'Egypte en tête de liste des pays qui surexploitent leurs ressources naturelles et sont au bord de la catastrophe écologique, elle met le Maroc dans le groupe des poursuivants.

En effet, ils sont neuf Etats africains à vivre au-delà de leurs capacités naturelles et écologiques. En plus du Maroc, ce sont des pays comme la Tunisie, le Sénégal, le Kenya, l'Ethiopie, le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Ouganda et le Zimbabwe qui sont concernés. Pour ces derniers, WWF fixe une date butoir, celle de 2050, où le risque de saturation est très probable. Les experts se basent sur la mesure de l'empreinte écologique d'un pays quelconque. Cette mesure donne une idée claire et précise sur les besoins en eau, terre agricole et autres ressources naturelles auxquels un pays donné doit faire face. Pour le Maroc, cette empreinte est de l'ordre de 0,9 ha par habitant, ce qui veut dire que chaque Marocain a besoin de cette superficie pour vivre et exercer ses activités économiques. Ce qui signifie également que notre pays, notre économie et nos activités de production tournent à plein régime. Nous vivons à la limite de ce que nous permettent notre environnement et les ressources naturelles dont regorge le pays. L'organisation non gouvernementale donne en outre des déclinaisons par type de ressource naturelle, comme l'eau, l'énergie, la forêt, les ressources halieutiques... Pour la disponibilité de l'eau par exemple, le stress à supporter par le pays est exprimé en pourcentage et est de l'ordre de 43% pour le Maroc. Que signifie cela pour ces pays, dont le Maroc évidemment ? Une sérieuse entrave à leur effort de développement économique vu que la disponibilité des ressources naturelles ne suit pas la cadence de croissance à la fois démographique et socio-économique.

C'est pour ces raisons que les gouvernements de ces Etats doivent faire face à cette situation en mettant au point des stratégies environnementales qui prennent ce risque de saturation en considération. Le constat est d'autant plus évident qu'il est de plus en plus urgent d'ajuster ces politiques, notamment pour les prévisions économiques et démographiques.

L'Algérie, la Libye et l'Egypte, les plus menacées

Selon le rapport de WWF, trois pays sont les plus menacés en Afrique, à savoir l'Algérie, la Libye et l'Egypte. Ce sont les pays dont les ressources naturelles subissent le plus grand stress. Ils ont en commun un climat désertique ou semi-désertique pour une bonne partie de leur territoire, et ce sont des pays où l'agriculture est peu développée. En plus, leur économie dépend pour beaucoup de l'industrie lourde ou de l'exploitation des hydrocarbures.

Par ailleurs, d'autres pays africains, notamment ceux qui se trouvent en pleine forêt equatoriale, sont loin de ces problèmes de saturation des ressources naturelles pour cause de surexploitation. Cette donne améliore en outre l'empreinte écologique globale du continent africain par rapport aux autres continents, notamment l'Europe, l'Amérique et l'Asie.

En effet, l'empreinte écologique moyenne dans le monde est de 2,5 hectares par habitant. Celle du continent noir est de 1,1, alors qu'elle est de l'ordre de 4,8 en Europe et de 9,7 en Amérique du Nord.

Fadoua Ghanam
Source: Le Soir Echos

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com