Les négociations avec le Saoudien Zain se confirment et la transaction est estimée à 3 milliards de dirhams. Wana mène des restructurations opérationnelles pour améliorer sa rentabilité. L'actionnaire prétendant l'exige.
Ce qui devait arriver arriva : les actionnaires de Wana sont en phase finale de la session d'une partie du capital de l'opérateur télécoms. Selon des sources proches de l'ONA, l'un des actionnaires de référence, aux côtés de la SNI, dans le capital de Wana, la transaction porte sur la minorité de blocage (35%) pour un montant d'environ 3 milliards de dirhams. Le prétendant n'est autre que Zain, un opérateur saoudien qui tire ses racines du Koweït. L'information, qui a commencé à filtrer depuis le mois dernier, se confirme de plus en plus (surtout auprès de l'opérateur golfique). Elle conforte surtout les craintes des observateurs, formulées au début du lancement de Wana, qui doutaient dans la capacité de l'ONA et de SNI à supporter, seules, le poids des investissements nécessaires pour le développement de la filiale télécoms.
Sans oublier que, suite à l'attribution d'une nouvelle licence GSM à Wana, ce dernier doit se préparer à des engagements financiers importants pour installer une couverture réseau aussi large que possible. Cela est d'autant plus important que l'opérateur s'est engagé auprès de l'agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) à couvrir 75% de la population à la fin du 18e mois d'exploitation de la licence et 90% au bout de quatre ans à partir de la date d'entrée en service de la licence. C'est dire que l'investissement est le point nodal du nouveau business de Wana Corporate. Et l'arrivée en renfort d'un nouvel actionnaire est la bienvenue dans ce contexte. «Pour l'heure, le dossier est très avancé», se contentent de nous rapporter des sources proches du holding royal.
Auprès de Wana, c'est la prudence qui prévaut : «Seuls les actionnaires peuvent vous informer à ce sujet», nous a déclaré Karim Zaz, président de Wana et initiateur de ce projet télécoms. Quant aux actionnaires, aussi bien Hassan Bouhoumou, président de la SNI, que Mouatassim Belghazi, président de l'ONA, sont restés injoignables. Un silence qui cache une opération stratégique dont les effets annonciateurs sont déjà là. En effet, certains observateurs attribuent la restructuration de l'organisation de l'opérateur, ainsi que le plan de départs volontaires mis en place pour dégraisser (surtout au niveau des gros salaires), à une recommandation des auditeurs du nouvel entrant. «Une restructuration axée sur des économies de coûts est toujours recommandée pour améliorer la rentabilité de l'entreprise à la veille d'une transaction stratégique», explique un expert de la place. Et si la reconfiguration du capital et de l'organigramme est en cours, qu'adviendra t-il du management ? Autrement dit : Karim Zaz aura-t-il toujours sa place dans la nouvelle vision de l'opérateur ? L'avenir nous le dira.