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Tanger-Med II: Maersk fait marche arrière

Coup de théâtre. Le Danois Maersk, via sa filiale APM Terminal, a adressé un courrier à TMSA (Agence spéciale Tanger Méditerranée) une lettre annonçant clairement la volonté du groupe de surseoir à son investissement à Tanger-Med II.

Le géant mondial du transport maritime et des services portuaires s'était engagé, en partenariat avec Akwa Group (10% du capital), à investir dans l'équipement et l'exploitation du quai à containers de Tanger-Med II. Notons au passage que les deux partenaires sont déjà opérationnels sur Tanger-Med I, où ils exploitent en concession 800 mètres linéaires du quai à containers.

Et si les choses semblent, plus ou moins, sur la bonne voie à Tanger-Med I, l'avenir de Tanger-Med II s'annonce flou. En effet, dans sa lettre adressée aux autorités portuaires, le Danois explique que sa décision puise dans trois raisons essentielles. D'abord, le trafic maritime des conteneurs a baissé de presque 50%. La régression a commencé en 2008 et se poursuit en 2009 sans aucun indice indiquant une reprise à court terme. Ce qui rejoint les déclarations faites par Kim Fejfer, le président du conseil d'administration d'AP Moller-Maersk's, chargé du pôle de gestion des terminaux à containers, sur le site Lloyd's List. «Nous cherchons actuellement à générer immédiatement du cash flow alors que par le passé, nous étions dans une logique d'investissement pour augmenter nos capacités», avait-il déclaré le 6 mars dernier. Et Tanger-Med II fait plutôt partie de la deuxième catégorie, qui ne génère pas une liquidité immédiate. La deuxième raison motivant la correspondance adressée à TMSA est le niveau élevé des redevances de concessions appliquées à Tanger-Med.

D'ailleurs, selon une source proche du dossier, le responsable du groupe en charge de la zone méditerranéenne a fait le déplacement au Maroc, il y a trois semaines, pour «informer TMSA de la suppression prochaine de 30% des effectifs opérant à Tanger-Medl». Information que nous n'avons pas pu confirmer auprès d'Etienne Rocher, DG d'APM Terminals Tangier. Et enfin, la dernière raison invoquée touche au manque de financement. Najib Cherfaoui, expert en la matière, reconnaît, lui, la baisse du trafic, mais rejette les deux autres raisons avancées par le géant mondial : «Maersk a verrouillé le détroit de Gibraltar avec la concession de Tanger-Med I. Ce qui explique que la suite n'est pas tellement prioritaire pour lui».

Khalid Tritki
Source: Le Soir Echos

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