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Maroc - Aïd El kebir : Plus de 12 milliards de dirhams «reversés» dans le monde rural

A la veille de la fête de l’Aïd El Kebir – la fête la plus importante dans l’islam qui commémore le sacrifice d’Abraham – prévue le samedi 28 novembre 2009 au Maroc (vendredi 27 novembre 2009 en Belgique et en France), on peut noter un certain manque d’engouement de la part des ménages à Casablanca, qui déplorent la cherté du prix du mouton.

Comme à l’accoutumée, de nombreux bergers ont quitté leurs vergers, élisent domicile en ville et envahissent les marchés et autres parkings pour écouler leur cheptel. Un temps fort de l’année qui constitue leur principale ressource financière.

Sur le terrain, qu’en est-il de l’atmosphère ambiante et quel est le baromètre des prix ? Selon certaines voix, les prix ont augmenté par rapport à l'année dernière. C'est le premier constat fait par les citoyens et reconnus par les maquignons qui justifient la hausse des prix en arguant que les aliments nécessaires au bétail ont augmenté sensiblement ces derniers mois.

Ainsi, le prix du mouton se situe entre 45 Dh et 50 Dh / le kilogramme. Soit pour une bête d’un poids «léger» de 50 kilos, le montant est d’environ 2 000 dirhams. Pour un poids «moyen», soit 60 kilos, il faut tabler sur 3 000 Dh. Au-delà de 60 Kg, le poids «lourd», il en coûtera plus de 3 000 dirhams.

Si l’offre (7 millions de bêtes) dépasse la demande (environ 5 millions de têtes), il n’en reste pas moins que pour l’heure de nombreuses personnes sont découragées par les prix exigés par les éleveurs et (surtout) par les intermédiaires, plus connus sous le terme «Chenakas», qui sont commissionnés sur chaque vente de bête (commission estimée entre 300 et 500 dirhams).


Du coup, beaucoup de personnes ont opté pour le statu quo. Une «stratégie» dont la finalité est de faire mijoter le berger jusqu’à l’échéance. Histoire de le forcer à se montrer moins gourmand et plus généreux avec les citoyens. A J-1, tout sera possible.

A noter que l’Aïd El Kebir a des effets directs sur l’économie nationale et sur les «équilibres» sociaux et régionaux. En effet, en se penchant de près sur l’économie générée par la vente / achat de 5 millions de bêtes (à 2 500 Dh en moyenne), le volume global des transactions s’établirait à près de 12,5 milliards de dirhams, soit presque 2 % du PIB.

L’Aïd El Kebir permet donc une redistribution des revenus au profit du monde rural et contribue à l’amélioration du pouvoir d’achat des ruraux et à la dynamisation de la consommation nationale, vecteur de la croissance économique du Maroc.

Humour : Un mouton qui prend la poudre d'escampette [YouTube]




Rachid Hallaouy
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