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Maroc - Régionalisation : Pour ou contre un Smig régional ?

A l’heure où les débats sont ouverts sur le thème de la régionalisation, qu’en sera-il de la dimension économique et sociale ? D’autant plus que le Maroc s’est engagé dans une politique d’aménagement de pôles de compétitivité régionaux structurés autour de projets de coopérations technologiques. Un grand débat émerge sur la mise en place d’un SMIG régional ou sectoriel.

Si le plan Emergence (I et II) a déclenché une dynamique, l’Etat doit aujourd’hui mettre en place une démarche réfléchie et une stratégie pour accompagner le développement des régions et leur spécialisation, ainsi que la gouvernance et l’évaluation des pôles.

«Nous espérons que lors des débats sur la régionalisation, la dimension économique sera priorisée avec comme pierre angulaire, les équilibres territoriaux. C’est une opportunité à saisir et un enjeu de taille. », indique Mohamed Hourani, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Sur un volet «plus» social, certains observateurs avertis ont relancé l’option d’un SMIG régional. Sur ce volet, Mohamed Hourani, représentant du patronat, se montre frileux. «A titre personnel, je suis opposé à un SMIG régional, mais plutôt favorable au SMIG sectoriel car le marché de l’emploi varie d’un secteur d’activité à un autre. L’approche sectorielle me parait plus pertinente que celle de la régionalisation du SMIG. L’idéal, c’est que le marché joue son rôle de régulateur», dit-il

Pour Abdelmjid Tazlaoui, vice président à la CGEM, en charge de la responsabilité sociale de l’entreprise, «la voie de la CGEM, c’est la voie des conventions collectives», dit-il. Quand à la revendication exprimée par les centrales syndicales pour une revalorisation du SMIG à hauteur de 3 000 dirhams, sa réponse est sans…appel. «Il faut se montrer responsable et vigilent sur ces questions. A l’international, le niveau du SMIG est un indicateur essentiel dans la prise de décisions dédiées à l’investissement extérieur. Un SMIG à 300 euros serait mal perçu par les investisseurs étrangers. Ce qui serait très préjudiciable pour les Investissements directs étrangers (IDE). Une vision globale s’impose», suggère ce dernier.

Quand à Jamal Belahrach, président de la commission Emploi et Relations sociales à la CGEM, «le SMIG sectoriel me semble plus pertinent dans la mesure où la régionalisation est en corrélation avec les pôles économiques qui ont été initiés au Maroc. Le Sud pour l’agroalimentaire, Tanger pour le secteur automobile,…. Cependant, le SMIG sectoriel n’a de sens que s’il est accompagné d’une protection sociale et qu’il ne peut être en dessous d’un seuil acceptable pour permettre aux gens de vivre décemment. Le SMIG sectoriel n’est pas un visa pour plus de précarité. Tout doit se faire dans une dynamique de projets ou le contrat social que nous devons construire ensemble a du sens», précise-t-il.

Reste à trouver la bonne combinaison entre les intérêts (premiers) de l’Etat et le volet sécuritaire avec la dimension économique et sociale, tête de pont de toute forme de développement…juste et durable.

Rachid Hallaouy
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