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Rapport OMC 2004 : Un bon point pour le Maroc

Le lien entre immigration, importations et exportations est très fort et peut avoir des répercussions négatives comme positives sur la balance commerciale des pays en développement. Le constat, relevé dans le dernier rapport 2004 de l’Organisation mondiale du commerce, interpelle.

Les experts de l’organisation estiment en effet qu’un accroissement de 10% de la population migrante a pour effet d’accroître les exportations dans une proportion de 0,13 à 2,5%.
L’effet sur les importations est compris entre 0,1 et 3,1%. Il est par ailleurs constaté que le mouvement des personnes a un impact plus important sur les importations que sur les exportations d’un pays en développement. Dans ce cas de figure, «on peut s’attendre à ce que les flux migratoires entraînent une détérioration de la balance des paiements», expliquent les analystes.

Sur ce registre, il convient de noter que le Maroc est cité dans le rapport comme étant un des pays en développement qui bénéficient le plus largement des sommes envoyées par leurs ressortissants employés dans les pays développés. Les envois de fonds des travailleurs à l’étranger prennent de plus en plus une part importante dans le PIB de certains pays en développement. Au Maroc, jusqu’en juin 2004, les transferts des MRE ont totalisé un peu plus de 17 milliards de DH. «Cette contribution est tellement importante que l’Etat en tient compte depuis quelques années dans l’élaboration de son budget annuel», soulignent les rédacteurs du rapport. Et c’est là que ça devient inquiétant. Les analystes de l’organisation mondiale estiment que les finances du Royaume sont encore trop dépendantes de ce genre de mannes qui ne sont pas éternelles.

Rappelons qu’en termes de provenance géographique, les envois reçus par le Maroc viennent principalement d’Europe, et surtout de France et d’Italie.
Un autre constat sur le Maroc mais cette fois-ci positif est relatif aux télécommunications.

Le Maroc est classé parmi les 20 premiers pays par le nombre de lignes fixes et de lignes mobiles par millier d’habitants. Il semblerait ainsi que le fossé numérique se rétrécit plus vite que celui en matière de revenu entre pays riches et pays pauvres. On assiste, en effet, au cours de ces dernières décennies, à une diffusion rapide des nouvelles technologies, notamment dans les pays en développement. Ainsi, au cours de la période 1995-2001, «le PIB par habitant a augmenté à peu près au même rythme dans les pays à bas revenus et les pays à revenus élevés, mais le nombre de téléphones mobiles par centaine d’habitants a augmenté presque deux fois plus vite dans les premiers», indique le rapport. En Afrique par exemple, 95% des lignes mobiles étaient en 2001 du type GSM, soit un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale qui est de 70%.
Par ailleurs, le Royaume figure parmi les 25 principaux pays bénéficiaires de préférences sur les grands marchés développés. Le produit qui bénéficie d’une marge préférentielle positive n’est autre que le poulpe. Le système de préférence non réciproque permet aux pays développés d’accorder, à titre autonome, à un autre (généralement en développement) un accès à son marché à des conditions plus favorables que celles du tarif douanier en vigueur, sans exiger de lui un accès réciproque à son marché.

Selon l’OMC, les avantages que les préférences peuvent procurer aux pays en développement sont multiples. Il s’agit de l’amélioration de l’accès aux marchés des pays développés, l’augmentation des exportations en volume et en prix, l’amélioration du bien-être économique, création d’emplois, et accélération de la croissance économique.

Bien qu’il s’agisse d’indicateurs difficilement quantifiables, les estimations existantes montrent que «les marges de préférence peuvent représenter une part importante de la valeur des exportations du pays en développement concerné», indique le rapport. Toutefois, «l’analyse a montré que les gains de bien-être étaient ordinairement inférieurs aux marges de préférence».


Commerce mondial: Perspectives mitigées

La croissance du commerce et de la production à l’échelle mondiale s’est renforcée en 2003. En effet, «le commerce mondial des marchandises a augmenté de 4,5 pour cent en termes réels, soit à un rythme plus soutenu que l’année précédente», est-il indiqué. Et c’est en Asie et dans les économies en transition, où les importations et les exportations de marchandises affichent une expansion à deux chiffres, que l’activité commerciale a été le plus dynamique en 2003. L’Afrique, de son côté, dégage dans son ensemble un excédent commercial pour la première fois depuis 1991. Mais cela n’a aucun impact sur la part du continent dans les exportations mondiales. «Estimée à 2,3% elle est restée inférieure à ce qu’elle était il y a dix ans», souligne l’OMC.

A l’origine de cette expansion, d’une part «l’amélioration de la croissance économique, qui s’est considérablement raffermie au début du deuxième trimestre de 2003», indique-t-on; d’autre part, les politiques monétaires et budgétaires expansionnistes conduites dans la plupart des régions du monde. Globalement, les déficits budgétaires se sont creusés et les taux d’intérêt ont baissé ou sont restés faibles.

En termes de perspectives, l’OMC est très optimiste. Selon les prévisions, l’Organisation table sur une croissance de 7,5% du commerce international en 2004, soit 2 fois plus que la production. Toutefois, ces prévisions de la production et du commerce sont sujettes à un certain nombre de risques, notamment l’évolution du cours moyen du pétrole. «Ces prévisions sont établies sur la base d’une baisse du cours du pétrole. Or, durant les premiers mois de 2004, ce cours est resté plus élevé que ne le prévoyaient la plupart des observateurs».

Meryeme MOUJAB & Fadwa TOUNASSI
Source : L'Economiste

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