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Tanger: Le projet de taxipub cale

Nor Animation avait défrayé la chronique en mars dernier. Elle avait sorti le premier prototype de publicité sur taxi, le taxipub. Le concept avait trouvé un accueil favorable auprès de la population, surtout des chauffeurs de taxi.

Comme rémunération, la société Nor Animation s’était engagée à prendre en charge l’intégralité de la prime annuelle d’assurance de chaque taxi qui souscrirait à l’opération. Ce qui n’était pas pour déplaire. La société avait bel et bien déposé une demande auprès de la mairie pour démarrer l’activité de publicité sur taxi en décembre 2004. Cette dernière lui avait octroyé un accord de principe en attendant de compléter le dossier.

Depuis, plus de six mois se sont écoulés et l’administration continue d’être aux abonnés absents. “Nous avons investi plus de 300.000 DH en recherche et en fabrication pour dessiner le concept et le mettre sur le marché. Or, voilà que nous sommes bloqués” se plaint Hicham Daoud, gérant de Nor Animation. Le business-plan de Nor Animation prévoit un investissement ultérieur de plus de 2 millions de DH, une fois l’autorisation définitive accordée.

La société veut mettre en place un service de conception, fabrication et montage des panneaux sur les taxis. “Avec un parc de 400 taxis en moyenne à gérer, il faut mettre en place une structure dédiée” explique Daoud. Il s’agira en effet de recruter près d’une soixantaine de personnes entre graphistes, tôliers, etc. Ce qui s’ajouterait aux effets indirects sur les chauffeurs de taxi. En plus, un dernier argument pour Nor Animation est constitué par le renflouement des caisses de la Trésorerie. En effet, en matière de redevances, le projet pourrait drainer pas moins de 900.000 DH en taxes pour la mairie, sur la base de 400 taxis utilisés.

Lors d’une première demande, une commission spéciale, formée à la wilaya, avait refusé le projet. Mais “les donnes de description du projet ne correspondaient pas à la réalité”, note Nor Animation; le projet était présenté comme un habillage des taxis et non comme un support porté sur le toit. La raison du refus: le taxi devait conserver son apparence, or, selon Nor Animation, avec le support porté, le taxi est encore plus visible et identifiable, surtout la nuit. Contacté par L’Economiste, le secrétaire général de la wilaya de Tanger-Tétouan en charge du dossier, a expliqué que l’affaire était “en instance” à Rabat. Or, les services centraux du ministère de l’Intérieur avaient bel et bien donné leur accord de principe pour une durée d’essai d’un an sur la base d’une entente directe avec la société requérante.

Cet accord de principe daté du 30 mars 2005 émanait de la direction générale des Collectivités locales du ministère de l’Intérieur et avait comme base un article de L’Economiste qui avait annoncé la sortie du taxipub.

Cette même direction avait préparé un cahier des charges-type pour la publicité sur taxi. Ce cahier des charges, à modifier en fonction des villes, spécifiait déjà certaines attributions de l’annonceur et précisait des limites à ne pas dépasser. C’est de la sorte que le nombre de taxis autorisés à porter des publicités était limité à 25% du total du parc, le but étant de ne pas trop polluer le paysage avec les annonces.


Une redynamisation de l’affichage

Nor Animation avait confié une étude à quatre stagiaires de l’Ecole nationale de commerce et de gestion sur le thème de l’affichage. Il s’est avéré qu’au niveau local, il y avait une importante demande pour un média de proximité et avec des tarifs avantageux, ce qui correspond au concept du taxipub.

Ali ABJIOU
Source : L'Economiste

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