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Budget 2006: Oualalou ajuste ses prévisions

La flambée des prix de pétrole ne semble pas entamer le moral de Fathallah Oualalou qui a présenté la situation économique du pays hier lors d’une conférence de presse.

Dans l’élaboration du budget pour 2006, le ministre des Finances et de la Privatisation compte sur le bon comportement de la fiscalité et la tenue des secteurs non agricoles. “Notre ambition est de construire un budget gérable avec une marge de manœuvre acceptable”, dit-il. Ainsi, le taux de croissance attendu pour 2006 sera de 5,4%, sur la base d’une pluviométrie réaliste. L’inflation sera inférieure à 2% et un baril de pétrole à 60 dollars. Cette année, le taux de croissance ne sera que de 1,8%.

Le ministre a également abordé les développements économiques et financiers pour les sept premiers mois de l’année en cours. Pour lui, le Maroc continuera à consolider ses équilibres en 2005 malgré les difficultés liées principalement à la hausse du prix du pétrole et à la mauvaise campagne agricole. Ainsi, si la production céréalière a baissé à 36 millions de quintaux contre 83 l’année dernière, il en va autrement pour les cultures destinées à l’exportation. Celles-ci ont connu une conjoncture favorable avec une hausse des ventes des agrumes de 12% et des produits maraîchers de 7,8%. L’énergie a progressé de 13%. Le bâtiment est en période favorable avec un accroissement des ventes du ciment de 3,4% à fin juin. A cela s’ajoute l’augmentation de 13,2% des crédits immobiliers octroyés par les banques au cours des sept premiers mois, contre 8,5% à la même période l’année dernière.

Pour le tourisme, le comportement de tous les indicateurs est jugé bon. Ainsi, à fin juillet, 3,48 millions de touristes ont opté pour la destination Maroc, soit une hausse de 6,2% par rapport à fin juillet 2004. Le nombre des nuitées a progressé de 19%. Les recettes voyages ne peuvent qu’augmenter pour atteindre 20,1 milliards de DH.

Au niveau des échanges extérieurs, les importations ont progressé de 9,8% (9,1 milliards de DH) dont la facture énergétique représente pas moins de 41,4%, soit 5,8 milliards de DH. De leur côté, les exportations ont baissé de 1,7%. L’exportation des produits textiles a reculé de 13%. Ce qui fait dire au ministre que le taux de couverture est passé au-dessus de la barre de 50% après avoir touché son plus bas historique depuis 1982 à 47,8% le mois dernier. Toujours pour la même période, les transferts des MRE ont augmenté de 4,1% et le tourisme de 11,2%. Les avoirs extérieurs sont consolidés à près de 143 milliards de DH.

Sur le registre des finances publiques, les recettes fiscales se sont améliorées de 14,6%. Cette performance s’explique par l’augmentation de près de 21% de l’IS (près de 2,1 milliards de DH). Idem pour l’IGR qui a progressé de 18% et la TVA de 11,3% (1,4 milliard de DH). Les droits de douane ont augmenté de 8,3% (549 millions de DH) malgré le démantèlement tarifaire. Même comportement en progression pour la TIC (9,8%) et l’enregistrement et le timbre (+17%).

Sur le chapitre des dépenses ordinaires, on a enregistré une hausse des charges du personnels à près de 4 milliards de DH suite aux mesures de promotion exceptionnelle et des revalorisations salariales. Quant aux dépenses des biens et services, elles ont augmenté de 3,4 milliards de DH. Cette enveloppe tient compte notamment de l’impact du départ volontaire à la retraite à hauteur de 1,8 milliard de DH. Le financement de l’économie n’est pas en reste. Les concours bancaires ont progressé au cours des sept premiers mois de cette année. Pour Oualalou, c’est une vive progression des crédits de 30,7 milliards de DH contre 12 milliards à la même période de 2004.


Départs volontaires: 19 milliards de DH de plus-value salariale

Oualalou est revenu sur une charge du budget qu’il a qualifiée de “positive”: les départs volontaires à la retraite. Ainsi, 38.500 fonctionnaires ont quitté l’Administration. Cela coûtera 6,3 milliards de DH à l’Etat, pris en charge par le budget en 2005. L’année prochaine, l’opération coûtera 4 milliards de DH, soit près de 1 point du PIB. Selon les prévisions du ministère des Finances, l’Etat gagnera 19 milliards de DH à long terme. C’est un allègement considérable de la masse salariale. D’ailleurs, cette opération, qualifiée de “première mondiale”, est très suivie. Plusieurs pays attendent ses retombées pour suivre l’exemple.

Source : L'Economiste

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