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Diplomatie économique : Rabat courtise la province française

La diplomatie économique est en marche. L’ambassade du Maroc en France organise un road-show dans diverses villes de l’Hexagone. Le coup d’envoi de l’opération, intitulée Maroc-Hexagone 2006, sera donné à Bordeaux le 24 février prochain.

Elle sera suivie par Nantes, les 15 et 16 mars, Rennes et Lyon en avril, Toulouse, les 11 et 12 mai, Marseille et Nice en octobre puis Lille en novembre. La dernière étape de la tournée, Paris, programmée en décembre 2006, ne semble pas être prioritaire. «La coopération Maroc-France ne doit pas se limiter au giron de la capitale parisienne», explique Hassan Bernoussi, directeur des investissements dont les services sont aussi partie prenante à cette grande tournée. L’ambassade n’est, en effet, pas le seul organisateur. La direction marocaine des investissements est partie prenante.


· Première du genre

L’événement est le premier du genre organisé dans l’Hexagone. Des opérations ponctuelles de promotion et des investissements et du Maroc, de façon globale, sont habituellement entreprises en France. Mais une action «organisée englobant consécutivement plusieurs régions» n’a encore jamais été entreprise. Maroc-Hexagone 2006 est donc la première du genre. La «diplomatie économique» n’aurait-elle pas encore suffisamment mûri? C’est la France qui a été choisie en premier lieu. Premier partenaire économique du Royaume, elle représente près de 30% des échanges extérieurs nationaux et 50% des échanges avec l’Union européenne. Selon les statistiques fournies par l’ambassade, les exportations marocaines vers le marché français se sont élevées à 3 milliards d’euros (33 milliards de DH) en 2005 et les importations à 2,6 milliards d’euros (28,6 milliards de DH).

L’Hexagone est aussi le premier pourvoyeur de recettes en devises et le premier émetteur de touristes à destination du Maroc. Plus de 1.000 entreprises françaises y sont établies, dont 500 filiales de groupes français qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 6 milliards d’euros (66 milliards de DH) et emploient près de 65.000 personnes. Les relations économiques sont jugées bonnes. Elles sont toutefois qualifiées «d’insuffisantes» par Bernoussi. «Nous considérons qu’il existe des potentialités encore inexploitées, déclare-t-il, particulièrement dans les diverses régions de province». «Les opportunités offertes par la coopération maroco-française sont beaucoup plus larges que l’axe Maroc-Paris».

L’initiative Maroc-Hexagone 2006 répond ainsi au souci de développer le partenariat entre la région française et le Maroc. «Nous souhaitons asseoir davantage l’image du pays au niveau des régions et départements français, notamment à travers la présentation du Maroc et de ses atouts», précise un document de l’ambassade. Fathallah Sijilmassi, l’ambassadeur du Maroc en France, n’a pas pu être joint par L’Economiste. Le document ajoute qu’un des objectifs de l’opération est aussi de «nouer des contacts avec les autorités locales et le monde des affaires régionales». Il s’agira aussi, pour convaincre les hommes d’affaires de venir s’installer au Maroc ou y délocaliser leur production, de faire de la politique. Bernoussi et Sijilmassi devront répondre aux diverses interrogations qui subsistent dans le monde des affaires français, balayer les idées préconçues et surtout rassurer quant à l’évolution du monde politique marocain. Les décideurs économiques français restent sensibles aux échéances électorales et aux résultats des urnes.

Amale DAOUD
Source : L'Economiste

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