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France Expo 2006 : 4 jours de promo du savoir-faire «bleu blanc rouge»

En difficulté sur les marchés en forte croissance d’Asie, la France concentre ses efforts sur ses zones de prédilection. Et le Maroc fait partie des “pays cibles” dans la politique du commerce extérieur du gouvernement français.

En tout cas, c’est ce que l’on peut lire de l’envergure de la troisième édition de France Expo qui se tiendra du 8 au 11 mars à Casablanca au Parc des expositions de l’Office des Changes: 354 exposants, 21 régions (de la métropole) venus vendre leur savoir-faire et 60.000 invités. Il ne manque que le Limousin, “peut-être parce que la manifestation ne rentrait pas dans son plan d’action”, justifie Jean-Luc Martinet, président de la Chambre française de commerce et d’industrie (CFCIM), coorganisatrice de l’événement avec la Mission économique française au Maroc et UbiFrance. France Expo est “une vitrine d’exposition du savoir-faire français mais aussi une opportunité pour faire émerger des partenariats commerciaux et industriels”. Pour les entreprises tricolores, le Maroc est un débouché presque naturel. Les flux d’échanges s’appuient sur un socle solide de relations politiques et économiques. Les consultations officielles entre les deux pays sont d’une rare intensité: une quarantaine de réunions en 2005 et à fin février, déjà, huit rencontres soit entre ministres, soit entre hauts fonctionnaires. A cela, il faut ajouter le séminaire intergouvernemental annuel. Pour cette année, cette rencontre au sommet est prévue en novembre.

A une exception près, tout le “CAC 40” (les quarante plus grandes valeurs cotées à la Bourse de Paris) est présent au Maroc, de Vivendi à Bouygues en passant par BNP Paribas. Mais il n’y a pas que les grands groupes bien plus visibles par le grand public. Au total, 500 filiales de firmes françaises sont établies au Maroc et emploient 65.000 personnes.

Outre les “champions nationaux”, un tissu dynamique de PME concourt à la bonne santé de nos relations économiques, explique l’ambassadeur de France, Philippe Faure. Peut-être que nous ne le disons pas assez, mais cette présence de petites et moyennes entreprises est bien réelle, assure l’ambassadeur.
L’accompagnement des PME sera d’ailleurs un des poins forts de cette édition de France Expo, une façon de répondre aux critiques des experts qui estiment que les politiques de soutien à l’export font la part trop belle aux grandes entreprises.

De par la présence remarquée des régions, les organisateurs entendent donner plus d’élan au rapprochement entre entités décentralisées. Le réseau des onze centres régionaux d’investissement (CRI), avec chacun, une délégation d’opérateurs locaux, a été convié pour vendre les potentialités de ses circonscriptions. Un espace lui sera dédié dans le hall Régions. France Expo veut ainsi sortir du cadre casablanco-casablancais et se veut dorénavant un événement de portée nationale.
En marge de l’exposition, une animation intense accompagnera les mises en relation d’affaires. Plusieurs colloques se tiendront sur des thématiques directement liées aux secteurs porteurs de l’industrie marocaine. Ils traiteront de logistique, environnement, maintenance industrielle, transformation du lait et oléiculture.

Au Maroc, la France est dans une position économique de leader incontesté mais doit affronter une nouvelle concurrence venue d’Asie et l’agressivité de ses challengers traditionnels que sont l’Espagne, l’Italie et les Etats-Unis. Le concurrent le plus menaçant est sans doute l’Espagne et pour des produits à faible valeur ajoutée, les pays d’Asie, la Chine en tête.
L’Hexagone, premier fournisseur et client du Maroc, garde 24% de part de marché du commerce extérieur du Royaume (30% des exportations marocaines sont expédiées en France).
Après une stagnation, les entreprises françaises regagnent des parts de marché grâce à une reprise de la demande côté marocain en 2004 et 2005. La France est aussi le premier pourvoyeur de l’investissement étranger au Maroc. Un euro sur deux investi par des promoteurs étrangers vient de la France. Hors privatisation, les investisseurs français misent 200 millions d’euros par an. Ceci expliquant peut-être cela, l’Hexagone est également le premier bailleur de fonds du Maroc, sous forme d’aide publique bilatérale. Pour l’exercice 2004, la France a accordé 215 millions d’euros au Maroc et en aide directe, 180 millions d’euros (1,9 milliard de dirhams).


Une grosse partie culturelle

Un spectacle grand public “le carillon céleste” sera offert dans l’emplacement de la Foire internationale de Casablanca. Piloté par l’Institut français de Casablanca, ce carillon est un ensemble de cloches harmonisées qui évoque la boîte à musique et crée l’effet de vertige de la fête foraine. Deux soirées avec l’Orchestre philharmonique du Maroc seront organisées dans le cadre de la 6e édition du concours international de musique du Maroc parrainé par la BMCI. Enfin, Lafarge Maroc organise une soirée théâtre en collaboration avec l’ambassade de France. L’enveloppe financière dédiée au volet culturel est de l’ordre de 2 millions de DH supportée à hauteur de 800.000 DH par l’ambassade de France et 500.000 DH par l’Institut français de Casablanca. Le reste est octroyé par les sponsors Maroc Telecom, Veolia, UbiFrance, Total, Acima et Crédit du Maroc.


Le risque Maroc décrypté par la Coface

Le niveau de l’activité a fortement ralenti en 2005, compte tenu des mauvaises conditions climatiques qui ont marqué la campagne agricole. De plus, la fin de l’accord multifibres depuis janvier 2005 a entraîné des difficultés pour le secteur textile et ralenti la croissance du secteur manufacturier. L’indice Coface des incidents de paiement est toutefois demeuré proche de la moyenne mondiale en dépit de la fragilité de certaines entreprises (confection notamment).
Pour 2006, sous réserve de bonnes conditions climatiques, une saison touristique satisfaisante et une augmentation des investissements étrangers, les prévisions tablent sur une croissance de 5,3%. Ce taux demeure toutefois insuffisant pour réduire significativement la pauvreté et le chômage, bien que les efforts d’investissement et la poursuite des réformes structurelles ouvrent à plus long terme des perspectives encourageantes.

Le ralentissement économique a pesé sur la situation des finances publiques, qui se sont détériorées en 2005 et dont les perspectives de redressement sont incertaines. Aux nécessaires dépenses d’investissement s’ajoute le poids toujours élevé des dépenses courantes. La réduction des déficits s’avère donc difficile et génère un endettement public interne élevé. En revanche, le besoin de financement extérieur demeure modéré grâce à la poursuite de la politique de désendettement extérieur. Le risque politique demeure stable, l’aléa principal étant lié à la situation sociale (pauvreté, chômage, corruption). Par ailleurs, la question du Sahara continue de polluer les relations du Maroc avec l’Algérie et certains pays africains.

La notation du Maroc par la Coface n’a pas changé par rapport au classement 2005. Le Royaume est toujours dans la catégorie A4, la dernière tranche des bons élèves en quelque sorte. Pour l’organisme, le comportement de paiement, souvent assez moyen, pourrait en outre être affecté par un environnement économique et politique qui pourrait se détériorer, la probabilité que cela conduise à un défaut de paiement reste acceptable”.

Source : L'Economiste

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