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Campagne agricole : Prémices d’une année record

La campagne agricole se présente très bien: les agriculteurs se préparent déjà à une bonne récolte et le ministère de l’Agriculture parle de prémices d’une année record. Les plus prudents, eux, préfèrent attendre le mois de mars.

En tout cas, le Maroc n’a pas connu un début de campagne aussi prometteur depuis la campagne 95/96, souligne-t-on auprès du ministère. «L’état d’avancement de la campagne est idéal, à l’échelle nationale», affirme El Mekki Hammoutou, chef du service des approvisionnements en facteurs de production. Le couvert végétal est en très bon état, même dans les régions arides, notamment Skhour Rhamna et Bengrir, zones réputées pour leur sécheresse quasi chronique.

Selon Tarik El Hirch, responsable de l’unité agro-météorologique à la direction de la Météorologie nationale, les pluies ont été au rendez-vous cette année. Elles sont surtout bien réparties. Contrairement à l’année dernière, la campagne n’a pas connu de phénomènes météorologiques nuisibles, notamment de grosses vagues de froid ou de chaleur, même si les populations ont ressenti la rudesse de l’hiver. Si les services météo annoncent que les précipitations se poursuivront jusqu’à lundi prochain, il faut toutefois attendre le mois de mars qui représente une étape décisive pour la récolte, tempère El Hirch. «Il faut espérer qu’il n’y ait pas une grande vague de chaleur qui viendrait assécher les réserves du sol en eau», souligne-t-il.

Dans la région des Doukkala, où la culture céréalière bour est prédominante (269.000 hectares), l’état végétatif est également «très bon», indique Abdelaziz Ouakka, chef du département de développement agricole à l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVAD). Selon lui, contrairement à la campagne précédente où le mois de janvier avait été particulièrement sec, le climat a été bien clément cette année. Les précipitations s’élèvent, jusqu’à présent, à 260 mm en moyenne, soit une hausse de 80% par rapport à l’année écoulée. La moyenne de la région est de 300 mm. «Nous avons besoin d’une petite quantité de pluie à la deuxième moitié du mois de mars et début avril pour une campagne idéale», explique Ouakka.

Selon le dernier bulletin du ministère de l’Agriculture sur l’état d’avancement de la campagne daté du 17 février, la superficie totale semée en céréales d’automne s’élève à 5,2 millions d’hectares. Soit une hausse de 2% par rapport à l’année précédente et 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. La répartition de cette superficie par espèce est de 1 million d’hectares pour le blé dur et 2 millions pour le blé tendre. La superficie semée en orge atteint 2,2 millions d’hectares. Pour les légumineuses, les superficies ensemencées représentent 301.000 hectares (dont 5% irrigués), soit le même niveau que celui de la campagne précédente. Cette superficie est répartie entre 178.000 hectares de fèves, 61.000 ha de petits pois et 62.000 ha de lentilles. Les superficies semées en pois chiche atteignent, elles, 8.000 hectares.

Par ailleurs, l’opération d’entretien (épandage d’engrais de couverture et désherbage) se déroule dans de bonnes conditions, note le ministère. Les ventes des engrais ont progressé de 10% à 495.000 tonnes, dont 64% d’engrais de fond et le reste de couverture.


Barrages: Ça se remplit petit à petit

Le remplissage des barrages se poursuit. Au 22 février, le taux a atteint 50,4%, contre 53,3% un an plus tôt et 47% au début du mois. Les réserves s’élèvent à 7,5 milliards de m3, en baisse de 5,4% par rapport à l’année dernière. Sad Al Wahda (région du Gharb), le plus grand barrage du pays avec une capacité de 3,7 milliards de m3, est rempli à 66,4%, en hausse de 3,4% par rapport à l’année précédente. Le taux de remplissage d’Al Massira (Doukkala) s’élève à 22,2% pour 609 millions de m3. Bin El Ouidane (Tadla) affiche 54,1% de taux de remplissage avec 672,6 millions de m3. Malgré les grandes précipitations enregistrées cette année, la plupart des grands barrages restent en deçà du taux de remplissage de l’année dernière, à la même période. Selon les professionnels, cette situation sera renversée dès que la neige commencera à fendre.

Mohamed AKISRA
Source : L'Economiste

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