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Les services, gros pourvoyeurs d’emploi dans les villes marocaines

Comment interpréter la baisse du taux de chômage national à 10% au troisième trimestre 2006? Est-ce un résultat à mettre sur le compte d’une économie florissante, qui crée de plus en plus d’emplois, ou des statistiques qui ne rendent pas réellement compte de la réalité. Difficile de répondre.

Du côté du Haut-Commissariat au Plan, on précise que «l’enquête sur le chômage est décentralisée et des contrôles rigoureux de l’information s’effectuent au niveau régional». Le risque d’une mauvaise collecte est minimisé et la mise en place d’une «collecte assistée par ordinateur» l’année prochaine permettra de fiabiliser encore plus les données et d’éviter les «tracas de l’exploitation des données».

Pour ce troisième trimestre, le taux de chômage a baissé de 0,9 point par rapport à la même période de l’année précédente. Ce recul a été plus marqué dans les villes où le chômage est passé à 15,8% de la population active contre 17,6% en 2005. Le chômage reste donc un phénomène urbain puisque le taux enregistré dans les villes est de 5,8 points supérieur à la moyenne nationale. En revanche, dans les campagnes, le taux de chômage n’a jamais atteint le seuil de 10%. Au troisième trimestre 2006, il a stagné à 3,9%. Cette baisse du taux s’est soldée par un recul de 3,8% de la population active au chômage qui s’est établie à 1,14 million de personnes contre 1,18 l’année dernière. Au deuxième trimestre 2006, cette population était sous la barre du million.

Les chiffres de la direction de la Statistique relèvent une amélioration de l’emploi. Celle-ci a concerné aussi bien les hommes que les femmes. Le taux de chômage des femmes a baissé de 1,4 point, une évolution qui a été plus marquée dans les villes: 21,4% en 2006 contre 26% l’année dernière. Le taux de chômage des hommes est à 9,7%, soit une baisse de 0,8 point.

La ventilation selon l’âge fait ressortir une augmentation de 1,5 point du chômage urbain de la tranche des 15-24 ans. En revanche, l’emploi des autres catégories s’est amélioré: le taux de chômage urbain des 25-35 ans et des 35-44 ans a reculé respectivement de 3,3 et de 2,8 points. La même tendance a été enregistrée dans les campagnes.

La «situation» des diplômés chômeurs s’est légèrement améliorée. Ils ont enregistré un taux de chômage de 19,4% contre 21,7% l’année dernière, soit 9,4 points de plus que la moyenne nationale.
Une partie de ces résultats est à imputer aux programmes mis en place par le gouvernement. A fin septembre 2006, 26.200 jeunes ont été insérés dans le cadre du programme formation-insertion Idmaj, qui prévoit des exonérations fiscales et sociales.

Durant ce troisième trimestre, 556.000 emplois ont été créés dont 536.000 rémunérés. Ils ont été pourvus aussi bien dans les villes (352.000) que dans les campagnes (184.000). L’emploi non-rémunéré, localisé essentiellement en zones rurales, a progressé de 20.000 postes. L’auto-emploi, une rubrique qui englobe les indépendants, les associés et les membres des coopératives, a baissé de 7,2% (218.000 postes disparus). Cette situation est attribuée à de nouvelles opportunités de travail qui se seraient présentées à cette catégorie. L’essentiel des emplois a été créé dans les services avec 350.000 postes (+1,3%) dont la majorité dans les villes. L’agriculture, forêt et pêche sont derrière: 77.000 emplois dans le milieu rural.
Les bâtiments et travaux publics ainsi que l’industrie ont créé respectivement 61.000 et 57.000 postes. Dans l’industrie, sept postes sur dix ont été créés dans les zones rurales. Il s’agit surtout de postes dans l’artisanat. L’enquête nationale sur l’emploi ne faisant pas de distinction entre l’industrie moderne et l’industrie artisanale.

Khadija Masmoudi
Source: L'Economiste

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