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Sahara: le Maroc et le Front Polisario campent sur leurs positions

Le Maroc et le Front Polisario ont conclu samedi près de New York deux jours de négociations directes sur l'avenir du Sahara occidental sans avancée notoire et en s'accusant mutuellement d'intransigeance, mais ont accepté de se réunir à nouveau.

"Le Maroc et le Front Polisario ont reconnu que le statu quo actuel est inacceptable et se sont engagés à poursuivre les négociations de bonne foi", a indiqué dans un communiqué Peter Van Walsum, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, à l'issue de ce second round de négociations sous l'égide des Nations unies à Manhasset, près de New York.

Les deux parties doivent encore déterminer le lieu et la date du 3e round des négociations, précise le communiqué. Un conseiller du chef du Polisario avait annoncé plus tôt samedi que les prochains pourparlers sur le Sahara se dérouleraient "probablement en Europe" avant fin 2007.

Dans une conférence de presse à New York samedi soir, Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur et chef de la délégation marocaine, a expliqué avoir accepté le principe d'un 3e tour de négociations sans pouvoir s'engager sur une date, en raison de l'approche des élections législatives au Maroc, le 7 septembre.

Pour l'essentiel, les deux camps ont réitéré leur position respective et se sont accusés mutuellement d'intransigeance.

"Le Maroc ne peut qu'exprimer son regret du fait que l'autre partie n'a pas saisi l'occasion offerte par ce second round de négociations dans un esprit de progrès dans la recherche d'une solution politique au conflit", a déclaré M. Benmoussa. Le ministre marocain a qualifié la position du Polisario de "rigide", l'accusant de "se cramponner à des plans et propositions qui se sont révélés inapplicables", allusion au référendum d'autodétermination défendu par le Polisario.

De son côté, Radhi Bachir Seghaïer, conseiller du chef du Polisario Mohamed Abdelaziz, a dénoncé, dans une déclaration à l'agence algérienne APS, "l'intransigeance" marocaine. "Les Marocains observent une position figée", a-t-il dit. "Ils n'ont et n'acceptent aucune autre initiative" que l'autonomie sous souveraineté marocaine de l'ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975 et dont le Polisario, soutenu par l'Algérie, demande l'indépendance.

Dans un communiqué samedi soir, Mahfoud Ali Beiba, chef de la délégation du Polisario, a toutefois qualifié d'"utile" le second round des négociations, précisant qu'il a donné à son mouvement l'occasion de défendre sa proposition pour régler "le conflit de décolonisation du Sahara occidental".

Le Polisario réclame l'organisation dans ce territoire d'un référendum d'autodétermination, sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux électeurs sahraouis le choix entre trois options: le rattachement au Maroc, l'indépendance ou l'autonomie sous souveraineté marocaine.

Le Maroc s'en tient à sa proposition d'une autonomie sous souveraineté marocaine, qualifiée par M. Benmoussa de seule voie vers une "paix des braves". Il s'agit d'une solution "ne faisant ni vainqueur ni vaincu, permettant à tous de sauver la face, qu'il s'agisse du Front Polisario ou de l'Algérie qui l'a soutenu", a-t-il affirmé.

Comme une première série de discussions en juin, ces négociations à huis clos se sont tenues en présence d'observateurs d'Algérie et de Mauritanie. Le Conseil de sécurité a appelé fin avril, dans sa résolution 1754, le Maroc et le Polisario à négocier sans conditions l'avenir du territoire sous les auspices de l'ONU, en vue de parvenir à l'autodétermination du peuple sahraoui et de mettre fin à un conflit vieux de 32 ans.

Source : AFP

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