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Les observateurs marocains critiquent l'ampleur de la corruption électorale

Le Collectif associatif pour l'observation des élections estime que "l'honnêteté" du scrutin législatif du 7 septembre a été compromise par l'usage illicite de l'argent et qualifie de "séisme" l'ampleur de l'abstention.

Un rapport préliminaire a été réalisé par ce collectif qui regroupe 617 associations, à partir des remarques faites par 1.956 observateurs dispersés à travers le Maroc.

Ce regroupement, qui avait reçu un appui de l'Union Européenne, estime que "l'honnêteté des élections a été compromise par les pressions exercées sur de larges secteurs de l'électorat notamment par l'usage illicite de l'argent, de biens en nature et de promesses".

Il constate aussi que "si l'administration territoriale n'a pas interféré dans le déroulement de la campagne électorale et du vote, des fonctionnaires et agents relevant de cette administration sont intervenus en faveur de candidats" sans qu'ils soient punis.

Il cite aussi "l'exploitation des mosquées et de la prière du vendredi pour faire pression sur les électeurs".

Tout en estimant que le dépouillement s'est déroulé "dans les règles", les observateurs qualifient de "véritable séisme politique" la faible participation. Seulement 37% des inscrits ont voté et 19% des suffrages étaient blancs ou non valides.

Ce rapport a été vivement critiqué par le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH, public) Ahmed Herzenni, qui s'est déclaré "surpris devant autant de nihilisme". "Leur rapport fait état d'aspects positifs en prenant soin d'enrober le tout de négatif".

Pour lui, "les élections se sont déroulées correctement". Concernant l'usage de l'argent, il a estimé que "ce phénomène n'a pas été d'une ampleur disproportionnée".

Mais Al Bayane, l'organe du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS-ex communiste), note vendredi qu'"il est certain que les candidats qui ont mené une campagne électorale propre étaient peu nombreux".

Le chef des 52 observateurs internationaux, l'ex-président bolivien Jorge Fernando Quiroga Ramirez, a assuré samedi que la mission internationale n'a pas été témoin de telles pratiques, mais "cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de corruption dans des endroits où nous nous ne trouvions pas", a-t-il ajouté.

Pour Transparency Maroc, une ONG qui lutte contre la corruption, "si, dans les bureaux de vote, les choses se sont passées à peu près correctement, il y a eu usage à grande échelle de l'argent dans les maisons, les rues, par le biais d'intermédiaires".

"L'argent a joué un grand rôle dans ce scrutin", a dit à l'AFP Azzeddine Akesbi, son secrétaire général.

Source: AFP

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