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Nicolas Sarkozy effectue sa première visite d'Etat à Rabat

La durée de cette visite - trois jours - est à elle seule un symbole. Nicolas Sarkozy, l'homme pressé, a accepté de prendre du temps pour son premier déplacement au Maroc en tant que chef de l'Etat français. Il arrive lundi 22 octobre à Marrakech et ne regagnera Paris que le surlendemain.

Son programme au Maroc sera chargé : plusieurs entretiens avec le souverain marocain ; signature, dès lundi soir, de nombreux accords économiques et commerciaux, le plus important concernant une ligne TGV entre Tanger, dans le nord du royaume, et Marrakech ; discours, mardi matin, à Rabat, devant le Parlement marocain.

Mais le point fort de cette visite devrait être l'allocution que M. Sarkozy consacrera à son projet d'Union méditerranéenne, mardi après-midi à Tanger, face au détroit de Gibraltar, à quatorze kilomètres de l'Europe. Là encore, un symbole.


"SOUTENUS PAR NOS AMIS"


Cette initiative, le nouveau premier ministre marocain, Abbas El-Fassi, dont le gouvernement a été nommé le 15 octobre, l'accueille avec bienveillance. Pour lui, le projet d'une Union méditerranéenne est "une idée nouvelle" à laquelle il croit, même s'il admet qu'il faudra du temps pour la concrétiser. "Ce projet servira d'abord la paix", déclare-t-il au Monde.

Le Maroc, se félicite M. Fassi, a su "tourner la page du colonialisme" tout en permettant à la France de "laisser son empreinte" dans le royaume. D'ailleurs, rappelle-t-il, la France est "le premier client et le premier fournisseur" du Maroc, ainsi que "le premier pays investisseur".

La question du Sahara occidental devrait être examinée lors de cette visite du président français. Côté marocain, on affirme que Rabat et Paris ont "des positions convergentes sur ce dossier sensible". La politique de Nicolas Sarkozy, estime-t-on, ne différera pas de celle de son prédécesseur, Jacques Chirac.

"Nous nous sentons soutenus par nos amis français. L'indépendance (du peuple sahraoui) est une hypothèse hors de discussion, et les Français approuvent la démarche d'autonomie", déclare Khalid Naciri, le ministre de la communication. La France, ajoute-t-il, est "un pays responsable" qui ne veut pas "oeuvrer à la déstabilisation maghrébine". M. Sarkozy n'est donc pas a priori soupçonné de vouloir jouer la carte algérienne au détriment du royaume chérifien.

La coordination en matière de lutte contre l'immigration clandestine et le terrorisme devrait aussi être abordée pendant ces trois jours, de même que la question du nucléaire civil. Dans le domaine de la justice, les deux pays signeront des accords de coopération, d'où la présence de Rachida Dati, la ministre française de la justice.

Manifestement, les responsables marocains ont décidé d'oublier le "coup de froid" diplomatique de juillet. Ils n'avaient pas apprécié que, pour son premier déplacement officiel hors d'Europe, les 10 et 11 juillet, Nicolas Sarkozy ait choisi d'effectuer une tournée maghrébine marathon, réservant à l'Algérie la première place et au Maroc, la dernière.

Le Palais royal avait demandé au chef de l'Etat français de remettre à plus tard son projet pour consacrer au Maroc une visite spécifique. "Cet épisode fait désormais partie du passé ! La visite du président Sarkozy n'est pas cette fois-ci un événement passager. Nous sommes donc pleinement satisfaits", dit-on sans détour à Rabat.

Florence Beaugé et Philippe Ridet
Source: Le Monde

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