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Le Marocain Moussaoui succède à Boubakeur à la tête de l'islam de France

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a pris un nouveau départ dimanche avec l'élection à sa tête de Mohammed Moussaoui, vice-président du RMF (Rassemblement des musulmans de France) seul candidat en lice après un accord pour une liste unique favorable à la modernisation de l'institution.

Ce marocain de 44 ans, homme de consensus, est agrégé de mathématiques et maître de conférences à l'université d'Avignon. Il siègeait au conseil d'administration du CFCM depuis sa création en 2003. Il succède au recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui ne se représentait pas.

La liste unique prévoit une répartition des postes au sein du bureau exécutif qui satisfait les diverses composantes, compte-tenu des résultats des élections du 8 juin pour les conseils régionaux.

Selon un participant aux discussions, Fouad Alaoui de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) serait vice-président chargé des réformes, Haydar Demiryurek du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) vice-président chargé des régions, Anouar Kbibech président du RMF deviendrait secrétaire général et Ikacha Ben Ahmed daho de l'UOIF serait trésorier. Il y a 17 postes à pourvoir.

C'est l'épilogue d'une période de tribulations qui ont menacé la tenue même de ces élections : la fédération de la Grande mosquée de Paris a décidé de les boycotter pour protester contre le mode de désignation du corps électoral, l'UOIF a menacé un moment d'en faire autant, puis a demandé un report des élections. Finalement il y a eu plus de 80% de participation au scrutin du 8 juin qui a placé les Marocains du RMF nettement en tête.

Le RMF a recueilli 1.675 voix (43,24%), obtenant ainsi 20 sièges au conseil d'administration du CFCM. L'UOIF avec 1.171 voix (30,23%) a obtenu 13 sièges, le CCMTF, avec 493 voix (12,05%), 4 sièges, et la FNMF avec 68 voix (1,76%) 1 siège. Les "divers", notamment les musulmans des Antilles, Afrique et Comores, des Algériens, les piétistes du Tabligh, ont recueilli 467 voix (12,05%), soit 3 sièges au CA.

Ces mouvements représentent des sensibilités diverses en fonction des pays d'origine et de la pratique religieuse mais tous sont d'accord pour rénover le CFCM auquel il est reproché de n'être ni efficace ni représentatif de l'ensemble de la communauté.

Le programme de la nouvelle équipe prévoit de mettre en place une dizaine de commissions, concernant la formation des imams, la construction de mosquées, l'enseignement, la viande halal et l'abattage rituel, le pèlerinage, et aussi la réforme du mode électoral.

Dans son message de félicitation au nouveau président, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Instérieur, chargée des cultes, insiste aussi sur la nécessité d'un nouveau départ pour le CFCM "dans un esprit de rassemblement".

"Il importe que désormais le CFCM se consacre effectivement aux grandes questions intéressant l'exercice du culte", insiste-t-elle. "Vous savez pouvoir compter sur mon appui pour défendre votre droit à exprimer votre foi dans le cadre de la législation républicaine", écrit encore la ministre.

La France compte près de 5 millions de musulmans dont 5% sont des pratiquants réguliers. Il y aurait 1,5 million d'Algériens de nationalité ou d'origine, 1 million de Marocains, 400.000 Tunisiens, 340.000 Africains subsahariens (du Sénégal et du Mali principalement), 313.000 Turcs, 70.000 musulmans d'Asie, sans compter les convertis et les musulmans sans papiers.

Source: AFP

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