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Maroc-UE. Une feuille de route pour le statut avancé

Les négociations pour l'obtention d'un «statut avancé» vont bon train. Le Maroc et l'UE élaborent une feuille de route qui précise les demandes et les attentes de chaque partie. Les détails.

«Un accueil positif» a été réservé au mémorandum sur le «statut avancé» discuté vendredi 18 juillet à Bruxelles. Il s'agit concrètement d'un partenariat privilégié, à mi-chemin entre le régime d'association et le statut de membre à part entière de l'UE. «Le statut avancé est une étape importante dans le cheminement du partenariat entre le Maroc et l'UE. Il est rendu possible grâce à la crédibilité du Maroc au niveau des réformes économiques et démocratiques engagées au cours des dernières années», déclare Latifa Akharbach, secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération. La délégation marocaine, menée par Youssef Amrani, ambassadeur directeur général des relations bilatérales au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, a exposé les propositions marocaines sur les trois volets principaux du statut avancé. Le premier volet est politique. Le Maroc demande l'institutionnalisation du dialogue politique et stratégique, essentiellement à travers «la mise en place d'un sommet régulier entre le Maroc et l'UE», selon une source diplomatique bien informée. Le royaume souhaite participer à des organismes comme l'OTAN, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et avoir une place importante dans le cadre de la coopération parlementaire, sécuritaire et judiciaire, poursuit notre source. Le Maroc a exprimé aussi son désir de participer aux programmes et agences communautaires, comme par exemple l'Agence européenne de l'environnement, l'Agence européenne de sécurité maritime, etc. Deuxième volet évoqué lors de la réunion, l'économie. Le Maroc veut intégrer le marché intérieur européen, selon une démarche graduelle. La coopération est déjà importante à ce niveau, «le Maroc a signé l'accord de l'Open Sky, le traité de libre échange avec l'Europe, l'accord d'interconnexion électrique avec l'Espagne. Il participe à d'autres secteurs, comme la pêche et l'agriculture. En somme, il s'agit d'une maturation de ces relations économiques», poursuit notre source. Les négociations sur un «statut avancé» intègrent également une dimension humaine. Deux aspects importants ont été exposés par la délégation marocaine. Il s'agit de l'éducation et de la question de la femme. «Le Maroc a proposé une intégration graduelle du système éducatif marocain à son homologue européen, surtout dans le cadre de la recherche scientifique», explique la source au ministère des Affaires étrangères. La partie européenne, quant à elle, a proposé d'impliquer de «nouveaux acteurs non étatiques».

Une demande classique, quand on sait que l'UE exige des garanties sur le volet des droits de l'Homme. Selon Latifa Akharbach, le Maroc est serein à se niveau, il est même «l'unique pays à avoir invité les ONG, la société civile et les milieux d'affaires à prendre part à une réunion en mars dernier, dans le cadre d'une approche participative». La réunion a également porté sur l'immigration, «pour une meilleure concertation dans la gestion des flux migratoires», selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Le statut avancé» devrait être scellé par le prochain conseil d'association. Le dernier a eu lieu en juillet 2007. Ce conseil est, grosso modo, l'instrument qui permet les négociations, à travers un groupe de travail mis en place le 16 mai dernier. La réunion de vendredi dernier a été la deuxième du groupe de travail Maroc-UE. La partie européenne a été représentée par la présidence française de l'UE, la commission européenne, le secrétariat général de l'UE, ainsi que les représentants de plusieurs États membre de l'Union Européenne.

Zakaria Choukrallah
Source: Le Soir Echos

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