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Les autres victimes de Mandari

Les jeunes filles de la bourgeoisie marocaine à Paris étaient des cibles privilégiées pour Mandari.

Les secrets d'Etat ne sont pas les seuls à avoir intéressé Hicham Mandari. Le maître-chanteur avait étendu sa main jusque dans les foyers de la bourgeoisie marocaine. C'est du moins ce qu'affirme un père de famille, homme d'affaire casablancais, qui s'est décidé à porter plainte en France il y a un an contre l'ennemi public n°1 du Maroc pour harcèlement sur sa fille. Car le jet-setteur aux multiples facettes, pieux de surcroît, ne fréquentait pas que des « mafieux ». Les jeunes Marocaines étudiantes en France, croisées à Paris ou ailleurs, se sont trouvées être aussi une source d'opportunité pour cet amateur de femmes et d'argent.

Par elles, affirme Mohammed Ouamoussi, très proche collaborateur de Mandari, (et qui fut un temps, même s'il s'en défend son ordonnateur), l'homme pouvait avoir accès à des secrets de famille. Comme, par exemple, les relevés de comptes en banque à l'étranger de papa, preuve incontournable d'une sortie illégale de devises à l'étranger trouvés dans les boîtes aux lettres parisiennes de leur progéniture ; ou encore des photos plus ou moins compromettantes que l'homme menaçait de divulguer.

L'omerta
Au Maroc, personne n'ose porter plainte, à l'exception de cet industriel qui le fera à la veille de la sortie de prison d'Hicham Mandari incarcéré à la Santé, il y a un peu plus d'un an. Dans ce cas précis, l'histoire serait particulière, affirment, au Maroc, des proches du dossier. Au début de l'année 2003, Hicham Mandari rencontre cette jeune fille de 20 ans, très belle, étudiante en marketing à Paris. Ils se fréquentent un temps, jusqu'à ce que la jeune fille, trois mois plus tard, rentre au Maroc. Entre-temps, elle a raconté l'histoire à ses parents : elle leur explique que Mandari l'aurait abordée sous une fausse identité, jouant de sa fibre religieuse ; l'homme défrayant la chronique, ce sont des coupures de presse avec sa photo qui, leur raconte-t-elle, lui a fait comprendre la supercherie. Dans cette version livrée par un proche, Mandari amoureux de la jeune fille, fait pression sur les parents, les menace de rendre publiques des photos compromettantes.

Les parents changent régulièrement de téléphone, mais l'homme, extrêmement bien renseigné, arrive toujours à se procurer les nouveaux numéros. Mieux, il s'introduit même dans les boites vocales codées de la jeune fille et de ses parents. Les langues casablancaises commencent à jaser, la rumeur ayant gagné quelques salons marocains. Paradoxalement, cela permet aussi de délier les langues. La famille, qui a pignon sur rue dans la capitale économique, se rend compte qu'elle n'est pas la seule. Petit à petit, des gens leur racontent comment, eux aussi, sont rackettés par Mandari.

Finalement, la famille decide de briser le silence et se rend à la préfecture de Police de Paris pour porter plainte.
Cette facette du personnage, décrite par une des familles victimes, est corroborée par l'entourage de Hicham Mandari qui assure en outre que l'homme n'hésitait pas, pour mieux séduire, à faire mener la grande vie (virements d'argent, cadeaux somptueux, palaces) à ces jeunes étudiantes. L'affaire Mandari ne ferait-elle que commencer ?

Source : Le Journal Hebdomadaire

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