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Quand Tel Quel vend et brade l’image du Roi

Croyez-vous aux coïncidences, au hasard, notamment en journalisme ? Croyez-vous qu’il est honnête d’utiliser la liberté de la presse sous prétexte de lever de prétendus tabous, alors qu’il s’agit en réalité d’engranger le maximum de fric en utilisant des procédés très peu éthiques

Lorsqu’un hebdomadaire s’attaque à la liste civile du chef de l’Etat, publie une interview du "Prince citoyen", mène une campagne agressive pour réaliser un chiffre d’affaires conséquent en insertions publicitaires pour le dernier numéro de l’année et clôture son édition par la présentation de ses tirages et ventes, doit-on croire qu’il s’agit-là d’une simple et anodine démarche d’un titre dérangeant et iconoclaste ?

Rien n’est moins sûr, surtout quand on prend la peine de gratter ce vernis superficiel qui recouvre si finement (trop finement sans doute) la démarche professionnelle de l’hebdomadaire Tel Quel, (qui n’a jamais autant mérité son nom) ! Car il nous apparaît tel qu’il est cet hebdo qui s’amuse à enfoncer les portes ouvertes et qui, s’appuyant sur l’ignorance crasse d’une partie de ses lecteurs, lesquels, bien sûr, ne connaissent pratiquement rien du contenu classique d’une Loi de Finances, se paye (dans les deux sens du mot) la personne du Roi, en étalant sur ses colonnes les détails de la liste civile du Chef de l’Etat et le Budget de la Maison royale.
Une démarche journalistique, d’investigation, d’information que celle de Tel Quel ? Que nenni ! Une démarche mercantile, pour faire du fric, et rien que du fric, comme le prouve la campagne agressive à laquelle s’est livré ce titre tout au long de la semaine dernière en direction des annonceurs, en proposant des ristournes pour des insertions dans le numéro double de fin d’année. Nos pourfendeurs des abus de l’appareil sécuritaire, nos adeptes d’une attitude " soft " envers les islamistes, nos donneurs de leçons sur tout et sur rien, nos concombres masqués de cette presse qui fait la joie des élites (dé)branchées de la bourgeoisie analphabète démentiront-ils qu’ils ont assailli de coups de téléphone et de courrier nombre d’entreprises locales et étrangères en proposant " des réductions majeures, jusqu’à 75 % du tarif, pour une insertion dans un numéro spécial sur le salaire du Roi " ?

Le syndrome d’Iznogoud

Démarche déontologique que celle-ci qui conduit à présenter ce qui est public et officiel comme des " documents inédits ", alors qu’on double le tirage et qu’on insiste auprès du distributeur pour une présentation " soignée " du numéro tout au long de la quinzaine à venir ? Au point où certains revendeurs à la criée font l’article à certains ronds points névralgiques de Casablanca en disant aux automobilistes: "Achètes Tel Quel, y a un dossier sur la salaire du Roi, il gagne plus que tous les Marocains réunis".
Un numéro double pour aller passer de joyeuses fêtes de fin d’année, celles-là même que le triste Raïssouni condamne, tandis que Tel Quel se plait à défendre les partisans de l’intolérance. Tel Quel qui prétend qu’on torture les islamistes à Témara et qui, sans pudeur, insère plusieurs pages de publicité pour boissons alcoolisées, de Johnnie Walker à la " Cuvée Première du Président " en passant par " Eclipse de Sahari, un vin d’exception "…
Tel Quel qui précise que "les chiffres ne sont pas sacrés" et qui nous prouve, dans le même temps, que l’argent n’a pas d’odeur, ni de goût…
Tel Quel, enfin, qui sert complaisamment la soupe, à la faveur d’un entretien faussement enjoué, mêlant arabe dialectal et interjections populaires, à un exilé célèbre, aussi imbu de sa personne que méprisant pour tous ceux qui pensent différemment de lui, lesquels, pour certains du moins, n’hésitèrent pas à dire à " Monseigneur " qu’ils percevaient sa démarche critique comme l’expression avérée du syndrome d’Iznogoud.

Après avoir quasiment accusé le Maroc d’être à l’origine de l’assassinat de Hicham Mandari (qualifié aujourd’hui de " crime presque parfait "), publié les " bonnes feuilles " d’Ignace Dalle salissant la mémoire de deux Souverains, l’hebdomadaire en question (au fait, à qui appartient-il vraiment, ce titre qui prône la transparence et qui se fait très discret sur son actionnariat depuis l’été dernier ?), fustige dans un encadré tous ceux qui ont pu bénéficier de "dotations royales " et autres subventions.
Tel Quel n’a-t-il pas reçu, il y a quelques mois, les largesses d’une institution étatique sous couvert de la réalisation d’un numéro spécial sur le tourisme au Maroc ?

N’était-elle pas bienvenue cette " aide " d’un office alors que les actionnaires de l’époque rechignaient devant la nécessité de procéder à une énième augmentation de capital pour renflouer les caisses de l’hebdo ?

Oublié ce temps-là depuis l’arrivée d’un actionnaire généreux et ingénieux, un spécialiste de la presse hexagonale, une " perle " rare dans le Landerneau médiatique marocain…
Parce qu’au Maroc existe effectivement cette liberté de la presse pour laquelle les "blancs becs " n’ont jamais rien subi, parce qu’il ne saurait être question de laisser le fric et la diffamation emporter les valeurs fondatrices d’une presse libre et responsable, quelques vérités seront ici énoncées.
Tel Quel, sans honte ni pudeur, a monté une lamentable opération de marketing en exploitant la personne du Roi, son statut et les droits qui y sont afférents. En proposant des insertions au rabais (repoussées d’ailleurs par plusieurs annonceurs, étrangers notamment, qui n’ont pas voulu associer leur image ou leur nom à cette opération), en prenant en otage d’autres institutionnels qui se trouvent piégés par des ordres d’insertion donnés bien avant la "confection" de ce numéro, l’hebdomadaire Tel Quel trompe et triche, parce qu’il sait, tout comme nous, que la liste civile et le Budget royal sont des éléments constitutifs du cadre institutionnel et constitutionnel légal du Royaume du Maroc. Ses responsables savent pertinemment que les revenus royaux n’ont rien à voir avec les dotations budgétaires accordées au Chef de l’Etat, lequel bénéficie de ce droit comme tous ses homologues de par le monde, qu’ils soient monarques ou présidents !

Money !

Mais, parce qu’il faut vendre espaces et exemplaires, parce que le lectorat local est, y compris dans les sphères "éclairées ", connu pour son manque de culture et de connaissances, on a délibérément choisi de brader la personne du Souverain, en parlant fric pour faire du fric! C’est à cela que sert cette liberté de la presse chère aux rédacteurs de Tel Quel…

Et dans le même temps, comme le prouve la complaisance du quotidien parisien Le Monde, toujours prompt à s’associer à toute démarche anti-monarchique, on se fait complice d’une opération délibérée de sape et de dénigrement des actions les plus nobles et les plus courageuses de l’Etat. Car, comme le comprendront tous ceux qui ont quelque jugeote, au-delà du dossier à sensation sur " le salaire du Roi ", c’est l’entretien avec le Prince Moulay Hicham qui constitue en fait le cœur véritable de ce "numéro double".

En effet, sous le couvert d’une interview " sympa ", l’autoproclamé exilé se livre à une attaque en règle contre la récente initiative de l’IER destinée à donner au peuple marocain l’occasion de se réconcilier avec un passé aussi lourd que méconnu de la plupart de nos concitoyens.

Tandis que SM le Roi provoque la douloureuse catharsis sur les années de plomb, que Tazmamart et Dar El Mokri sont évoqués en direct à la télévision marocaine, Moulay Hicham et Tel Quel chipotent, ratiocinent, critiquent et proposent, tout simplement, de faire précéder la démarche de l’IER "d’élections fondatrices " au motif que " ces auditions ne sont pas une armature assez solide pour un processus de réconciliation complet ". Ni plus, ni moins !
C’est donc la destruction délibérée d’une action unique en son genre à l’échelle du monde arabe et de la communauté islamique que vise le Prince Moulay Hicham, accompagné des preux journalistes de Tel Quel. Parce que SM le Roi a voulu cet exercice aussi courageux que salutaire pour l’approfondissement de la démocratie et l’ancrage pérenne d’une véritable culture de respect des droits de l’Homme, parce que les victimes parlent enfin de leurs traumatismes, de leurs souffrances, un trio, composé d’un hebdo, d’une petite organisation gauchiste (l’AMDH) et d’un opposant avéré à la règle de la primogéniture, se constitue pour tenter de casser une courageuse dynamique totalement inconcevable, il y a à peine cinq ans.

Comme Bob et Al

Et Le Monde, bien évidemment, de prendre le train en marche, pour récupérer à Casablanca et Rabat les lecteurs qu’il a perdus à Paris, en faisant avec Tel Quel ce qu’il fit avec Le Journal avant que cet hebdomadaire ne rentre dans le rang, que ne quittent le navire ses distingués capitaines, partis " étudier " à Londres ou New York, et que se manifeste une nouvelle ligne éditoriale qui a fait perdre à ce titre sa raison d’être.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne craindra pas de prédire qu’une telle mésaventure arrivera tôt ou tard à d’autres, à ceux qui n’ont d’objectif que les maladroites tentatives de sape et de sabotage quand il s’agit à la fois de construire le pays, de développer ses infrastructures, de rehausser le niveau de vie général, de conforter la démocratie, d’accepter de revisiter dignement un passé qui ne sera plus omis ou ignoré.
Faire de l’information sur du vent n’a jamais duré très longtemps.
Vendre et brader l’image du Roi pour un si piètre résultat, Tel est pris Qui croyait prendre !

Fahd YATA
Source: La Nouvelle Tribune


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