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Conférence à Stockholm : Une marocaine parle du 11 septembre

Une politologue marocaine estime "essentiel de résoudre les malentendus culturels" nés de la lutte contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington, considérant qu'"Il n'y a pas de terrorisme islamique", mais "il y le terrorisme tout court".

La politologue Assia Alaoui Bensaleh, co-présidente du groupe des Sages sur le Dialogue entre les Peuples et les Cultures dans l'espace euro-méditerranéen, mis en place par la Commission européenne, intervenait à une rencontre, organisée samedi à Stockholm, par la Fondation Anna Lindh à l'occasion des commémorations du 11 septembre qui coïncident en Suède avec le premier anniversaire de la mort de la ministre des Affaires étrangères Anna Lindh (le 11 septembre 2003), au lendemain de son agression au couteau.

Selon elle, "la guerre contre le terrorisme est contre-productive en ce qu'elle génère un important ressentiment (ndlr: à l'égard des USA) dans le monde entier, et pas seulement dans le monde islamique".

Le terrorisme découle de "facteurs fondamentaux, de facteurs aggravants et d'opportunisme", estime-t-elle ajoutant que s'il n'est pas tenu compte de ces trois éléments, "la guerre contre le terrorisme est vouée à l'échec".

Mme Alaoui Bensaleh a souligné que le monde arabe est mu par un sentiment ambigu de "fascination et de rejet" vis-à-vis de l'Occident, ajoutant que "de la domination coloniale à nos jours, nous devons revenir sur tout ce qui s'est mal passé" entre eux. "La liste est assez longue", a-t-elle souligné.

Pour sa part, Mary Robinson, ancienne présidente de la République d'Irlande et ex-Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, a mis l'accent sur l'indispensable résolution du conflit israélo-palestinien comme vecteur d'apaisement dans le monde, et dans le monde arabe en particulier.

"C'est une question centrale", a-t-elle estimé, déplorant l'absence de "dynamique politique" à Washington à cet égard.

Pour le ministre finlandais des AE, Erkki Tuomioja, les Européens rejettent la rhétorique de la "guerre" contre le terrorisme parce qu'elle "confère un statut à l'adversaire, mais aussi parce que c'est une mauvaise métaphore: le terrorisme est un acte criminel et ses auteurs doivent être traités comme des criminels".

La réponse consistant à privilégier "la mort des terroristes à leur traduction devant la justice" n'empêche pas le recrutement de se poursuivre. "Nous sommes perdants", a-t-il dit.

Source : MAP

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