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«L'ouverture des frontières demandera de nombreux mois» selon Bouteflika

«L'ouverture des frontières» entre l'Algérie et le Maroc «demandera de nombreux mois», a souligné mardi le président algérien Abdelaziz Bouteflika, alors que la suppression du visa pour les Marocains a été annoncé samedi par Alger.

Le visa avait été imposé par Rabat aux Algériens après un attentat commis en 1994 contre un hôtel de Marrakech. Le Maroc avait alors accusé les services secrets algériens d'être à l'origine de cette explosion. En guise de réplique, Alger avait procédé à la fermeture de sa frontière terrestre avec son voisin.

Derrière l'inflexibilité des autorités algériennes sur cette question pointait le différend récurrent entre les deux pays: la résolution du conflit du Sahara occidental.

Depuis, les deux pays ont amorcé un dégel de leurs relations. Reste que la suppression du visa pour les Marocains ne devait pas être accompagnée, dans l'immédiat, de la réouverture de la frontière.
Si «les relations bilatérales (algéro-marocaines dépendent) de sa majesté (le roi Mohamed VI du Maroc) et de moi», «le problème du Sahara occidental» en revanche «dépend des Nations unies», a souligné le président Bouteflika à sa sortie du palais de l'Elysée où il a été reçu à déjeuner par son homologue Jacques Chirac. «Nous souhaiterions qu'il soit traité correctement par les Nations unies» et «nous souhaiterions voir le Maroc travailler avec les Nations unies pour nous aider à aller un peu plus avant», a ajouté le président algérien, au sujet de l'ancien Sahara espagnol.
Aucun référendum d'autodétermination n'a pu être organisé à ce jour dans ce territoire annexé par le Maroc alors que les partisans de l'indépendance du Front Polisario sont soutenus par Alger, ce qui explique en grande partie la tension avec Rabat.

MM. Chirac et Bouteflika ont par ailleurs évoqué la situation au Liban. «Nous sommes pour l'indépendance du Liban et nous sommes pour l'application des résolutions internationales», a dit le président algérien.

L'Elysée rappelait de son côté mardi que la France souhaitait la formation d'un «gouvernement dans les meilleurs délais au Liban pour préparer les élections, qui doivent se tenir aux dates convenues». Paris souhaite aussi «l'adoption rapide d'une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies pour la création d'une commission d'enquête internationale (sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, ndlr) conformément aux recommandations du rapport Fitzgerald».

Des consultations sont en cours sur le dépôt d'une résolution en ce sens auprès du Conseil de sécurité, dont l'Algérie fait partie.
Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika ont réaffirmé par ailleurs mardi leur intention de signer un traité d'amitié franco-algérien en 2005, selon l'Elysée.

M. Bouteflika était à Paris pour participer à une conférence internationale sur le dialogue entre les civilisations à l'Unesco.

Source : Associated Press

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