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Les musulmans de France dénoncent un acte raciste

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné, mercredi 1er février, les caricatures de Mahomet parues le même jour dans le quotidien France Soir comme "une provocation", "une atteinte au sacré (...) insupportable". Dans un communiqué, l'instance représentative dénonce un "acte fomenté par des cercles racistes et xénophobes (qui) met une nouvelle fois en exergue l'islamophobie envers les musulmans et leur religion".

L'ambassadeur du Danemark en France devait se rendre, jeudi 2 février, à la Mosquée de Paris afin de rencontrer le recteur Dalil Boubakeur, dans un geste d'apaisement. Mais, pour l'instant, les responsables musulmans de France semblent se cantonner à une protestation largement symbolique. "La majorité des grandes fédérations est dans l'expectative", confie un membre du CFCM. Seul Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), semblait décider à mener une action en justice contre France Soir, avant d'apprendre le limogeage de son directeur. Les représentants des autres fédérations font valoir que M. Bechari entretient de nombreuses relations dans le monde arabe.

Saïd Branine, l'un des animateurs du site oumma.com, principal site Internet musulman francophone, affirme que son média ne réagira pas à ce qu'il considère comme "une provocation". "Le mouvement de protestation contre les caricatures est parti de l'Arabie saoudite, pays qui se place toujours dans la surenchère religieuse. En France, il y a des sujets plus importants pour les musulmans."

Le ministère des affaires étrangères a souligné, dans un communiqué, mercredi 1er février, l'attachement de la France à la liberté d'expression, mais condamné "tout ce qui blesse les individus". Le ministre Philippe Douste-Blazy a appelé la presse à "un esprit de tolérance, dans le respect des croyances et des religions".

Dans le monde musulman, les protestations se poursuivent. La Syrie a rappelé pour consultation son ambassadeur à Copenhague, afin de "s'informer des mesures prises par le gouvernement danois". Au Yémen, 5 000 femmes ont manifesté dans les rues de Sanaa, avec des banderoles portant des formules telles que "Je mourrai pour toi, Prophète !". A Gaza, deux groupes armés palestiniens, les Comités de la résistance populaire et le "Commandement commun" des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, ont menacé, jeudi 2 février, dans un communiqué, de "prendre pour cible" tout Français, Danois et Norvégien à Gaza et en Cisjordanie, et demandé la fermeture de leurs bureaux et consulats dans la région.

Par Xavier Ternisien
Source: Le Monde

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