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Grippe aviaire : Encore des cadavres d’oiseaux à Settat

Encore des oiseaux morts au Maroc. A l’heure où nous mettions sous presse, trois (ou plus) cadavres d’étourneaux ont été retrouvés gisants dans la région de Settat. Ils ont illico été dépêchés à Rabat pour des analyses approfondies.

Par ailleurs, le mystère entourant les d’oiseaux sauvages morts aux alentours des lacs de Daït Aoua, Daït Hachlaf et Zaouia dans la région d’Ifrane, n’est pas encore élucidé. Au lendemain de la réunion du comité stratégique de lutte contre la grippe aviaire, présidée par Driss Jettou himself, le 14 février, les informations sont distillées au compte-gouttes. Alors que la menace de la pandémie plane sur le Maroc où plusieurs millions d’oiseaux migrateurs transitent, le gouvernement persiste à maintenir le black-out. Sans même prendre la peine d’informer la population, de façon tout à fait préventive, sur les précautions de base à observer en cas de suspicion de la maladie.

Contacté, Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé et membre du comité stratégique, redirige L’Economiste vers Mohand Laenser, son homologue de l’Agriculture. Celui-ci n’a rien d’autre de mieux à dire que «les oiseaux sauvages sont morts en raison de la vague de froid et pas des pesticides». Pas très plausible, mais c’est la voix officielle et il faut s’en contenter. Bien sûr, toujours aucune allusion à une éventuelle présence du H5N1. Selon Laenser, cette réunion fait partie des rencontres périodiques pour faire le point sur le stock de médicaments, produits et équipements de lutte contre la pandémie.

Quant au plan national de riposte, il serait resté toujours le même. Sauf pour les approvisionnements en médicaments qui devront tenir compte de l’approche de la menace. Laenser annonce, du moins, que l’approvisionnement en médicaments, équipements et vaccins sera facilité au maximum. Et d’ajouter que «les volailles domestiques seront mises dans des enclos pour éviter tout contact avec les oiseaux migrateurs». Faut-il rappeler qu’au Maroc un grand nombre d’élevages se font à l’air libre, et qu’un enclos, à moins qu’il ne soit muré et plafonné, n’est pas une barrière infranchissable pour les fientes et les plumes d’oiseaux, vecteurs principaux de la transmission de la grippe aviaire? Le risque est omniprésent, mais les mesures concrètes pour y faire face tardent à être rendues publiques.

Selon Mohamed Daki, responsable scientifique au Centre d’étude sur l’émigration des oiseaux, des 200 espèces qui transitent actuellement par le Maroc, une cinquantaine représentent un très haut risque. Les oiseaux d’eau, principalement le canard, sont les premiers pointés du doigt. Sachant que la grippe aviaire s’est déclarée au Nigeria, des investigations sont aujourd’hui en cours pour répertorier les espèces originaires de ce pays et qui font escale au Maroc.


A quoi sert le Tamiflu?

Il n’y a encore aucun vaccin au point contre le H5N1, mais les USA y travaillent activement. Contrairement à ce que l’on pense, le Tamiflu est un anti-viral qui peut être indiqué pour tout type de grippe. Selon une source chez Roche Maroc, il n’est pas uniquement prescrit pour l’influenza aviaire. Son principe actif empêche le virus de se libérer et se répliquer dans les cellules et doit être pris dans les 48 heures après le début des symptômes grippaux. Après quoi, il devient inefficace. Toujours selon Roche Maroc, des quantités de Tamiflu sont disponibles en pharmacie à 334 DH. En revanche, le ministère de la Santé déconseille toute utilisation du médicament avant la déclaration de la pandémie. Il met en avant le risque de résistance à son principe actif. Quant au niveau du stock et le pourcentage de la population qui sera couverte par le médicament et la manière d’y accéder, c’est toujours le black-out. Selon une source à la Santé, «les chiffres ne sont pas communicables dans la mesure où les stocks évoluent chaque jour»!

Source : L'Economiste

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