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Grippe aviaire : Le poulet beldi, plus exposé au risque

Mangez du poulet». Ce serait presque le nouveau slogan des producteurs de volailles. Et c'est en ces termes que s’est adressé le Premier ministre, Driss Jettou, à des écoliers en visite au Centre national de l’ducation environnementale de la réserve de Sidi Bou Raba, à Kénitra.

C’était aussi l’occasion pour la FISA (Fédération interprofessionnelle du secteur avicole) d’organiser une journée de sensibilisation au profit de la presse nationale et de nombreux institutionnels (ministre de la Communication, fonctionnaires du département de l’Agriculture, vétérinaires des secteurs public et privé, responsables de laboratoires d’analyses…). Tous ont notamment été invités dans une ferme avicole, située entre les deux zones humides de Bou Raba de Mehdia et Merja Zergua de Sidi Bousalhame.

Dans ce genre de structure, les bâtiments d’élevage et les couvoirs sont protégés de tout mauvais contact. Les conditions de travail sont en effet très rigoureuses. Enfin, tout ce beau monde a été convié à déguster du poulet (bien cuit) devant les caméras de télévision. Histoire de faire comprendre au grand public qu'il n'y a aucun risque à manger de la viande blanche. En fait, ce qui pose problème, c'est le poulet beldi. Pour parer à toute possibilité de contamination, le gouvernement a ordonné aux fermiers se trouvant dans un rayon de 3 kilomètres autour d'une aire humide, de confiner leurs volailles.

Mais, Jettou tient à préciser que jusqu’à présent aucun cas de grippe aviaire n’est décelé au Maroc, démentant officiellement la rumeur. Selon le Premier ministre, tous les oiseaux trouvés morts à l'échelle du pays ont fait l’objet d’analyses. Les résultats sont négatifs.
Néanmoins, on peut s'interroger sur les causes du décès des bêtes à plumes. "Nous nous sommes focalisés seulement sur la recherche du virus H5N1", répond le responsable chargé d’élevage au ministère de l’Agriculture. On en saura pas plus. Mais Jettou se veut rassurant: "Nous sommes très vigilants. Nous n’avons aucun intérêt à cacher quoi que ce soit. Agir de la sorte, ce sera une irresponsabilité. Si un cas de grippe aviaire venait à être repéré, le citoyen sera le premier à le savoir. Nous sommes membres de la FAO et de l’OMS notamment. Nous avons l'obligation de déclarer tous les cas d’infection».

Et d’ajouter, "notre préparation est telle que nous pouvons intervenir en moins d’une heure dans n’importe quel point de notre territoire. Les procédures d’intervention sont les mêmes que les normes européennes". Le ministre indique que si des cas sont détectés, le gouvernement passera immédiatement à la destruction et à l’incinération du poulet contaminé. L’indemnisation des éleveurs et reproducteurs est aussi promise.


5 millions de poussins incinérés

Les pertes des professionnels sont évaluées à 556 millions de DH, le cumulé depuis octobre 2005. Bien plus, les éleveurs de poulet refusent de mettre en vente les poussins du jour à cause de la crise que subit le poulet de chair. Conséquence: quelque 5 millions de poussins sont abattus par incinération. Autrement dit, il faudra s'attendre, dans quelques mois, à une augmentation du prix du poulet, faute d’élevage de poussins.

Ali JAFRY
Source : L'Economiste

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