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La diaspora marocaine et sa citoyenneté

Citoyenneté, droit de vote, contribution au développement économique des Marocains résidant à l’étranger, étaient au menu d’un débat dont a pris part Nouzha Chekrouni, ministre chargée de la Communauté MRE, Mohamed Belghazi, DG du Groupe Banques Populaires, Jamal Belahrach, DG de Manpower, des membres de la diaspora marocaine, dans le cadre de l’émission «Entreprendre» de la RTM et qui sera diffusée mardi 8 août à partir de 21 heures.

Que faudra-il retenir du débat? Essentiellement que les MRE ont une histoire, des parcours de vie, des aspirations… différents. Différent, le mot est lâché! En effet, les Marocains d’ailleurs, «nos enfants», selon Mohamed Belghazi, n’ont comme point commun que le fait d’être MRE aux yeux de la société marocaine. Mais la réalité est tout autre. Durant le débat, Najwa El Halte, candidate aux élections législatives au Havre (France) s’est présentée comme une enfant de la République française dans un premier temps puis elle s’est «marocanisée» au fil des minutes allant jusqu’à demander «le soutien du Maroc dans mon engagement politique». Ce revirement de situation n’est pas passé inaperçu. Si certains ont crié à «l’ingérence politique», Jamal Belahrach a privilégié l’analyse. «Attention au terrorisme identitaire! Il faut que nous soyons en mesure d’entendre et d’accepter que les MRE nés dans les pays de résidence revendiquent une identité légitime et une citoyenneté pleine liées aux pays d’accueil», insiste-t-il.

Quant à Lotfi Chelbat, né au Maroc et qui a rejoint la Belgique à l’âge de 20 ans, il ne partage pas le même point de vue. «Je me sens plus Marocain que Belge». De fait, il semblerait que les membres de la diaspora marocaine sont divisés sur la question. Qui est MRE? Tous les Marocains résidant à l’étranger. Jusque-là rien d’anormal. Maintenant, il y a deux catégories de «beurs» qui ont émergé. Ceux qui sont nés et domiciliés dans les pays d’accueil et ceux qui sont natifs du Maroc avant d’avoir émigré à l’étranger pour leurs études ou pour des raisons professionnelles. Lors du débat sur la citoyenneté et sur le sentiment d’appartenane, il est apparu clairement que chacun s’est appuyé sur son propre référentiel pour faire valoir son approche et sa conception de la citoyenneté. Les MRE nés au Maroc se sentent avant tout Marocains et les MRE natifs des pays d’accueil sont plus Français, Belges ou Hollandais. «L’exercice de la citoyenneté, c’est le droit de vote et l’éligibilité. Pour ma part, je suis né en France et lorque j’ai décidé de m’engager en politique, ma source de motivation première était de me réaliser et non d’être le porte-drapeau d’une communauté. Néanmoins, je n’exclue pas la fierté de pouvoir tirer vers le haut ma marocanité», précise Kamel Chbili, adjoint au maire de la ville de Lavelanet (en Ariège). Ce dernier ajoute que l’on ne peut pas défendre des intérêts communautaires quand on est un élu du peuple, «c’est contraire à tous principes et valeurs».

Réussir son intégration, c’est donc avant tout d’être clair avec soi-même. Exercer sa citoyenneté impose une construction identitaire sans faille. Faute de quoi, la souffrance et les déceptions seront monnaie courante, et ce, où que l’on réside.

Un MRE en Gambie
Parmi les membres de la diaspora marocaine présente sur le plateau, se trouvait un MRE vivant en… Gambie. Bensouda, chef d’entreprise dans l’hôtellerie, a surpris tout son monde lorsqu’il s’est présenté comme «un Fassi» marocain résidant en Afrique de l’Ouest. Eh oui! Les Marocains sont présents sur les cinq continents. Cette donne pourrait inspirer des auteurs de bande dessinée à l’image de la célèbre BD de Tintin.

Rachid HALLAOUY
Source : L'Economiste

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