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Déficit du Maroc dans l'éducation de la petite enfance

Le développement et l'amélioration de la protection et de l'éducation de la petite enfance (de 4 à 6 ans) sont synonymes d'un avenir meilleur pour l'enfant et d'un gain certain pour la société, ont été unanimes à souligner, récemment à Rabat, les participants à une rencontre-débat dédiée à la présentation du «rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous» 2007, publié par l'UNESCO.

«Chaque dirham investi dans l'éducation de la petite enfance, peut rapporter jusqu'à 17 dirhams» de gains pour l'Etat et la société, a relevé le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) au Maroc, Philippe Quéau, se référant à une étude américaine en la matière.

L'éducation à très bas âge est d'une importance capitale pour l'enfant et pour son bon épanouissement, d'où l'engagement de l'UNESCO dans ce domaine, a-t-il dit, mettant aussi l'accent sur la dimension sanitaire dans la vie de l'enfant (nutrition, vaccination, soins médicaux ).
«Il n'y pas de doute, les faits sont prouvés. La réussite scolaire est fortement influencée par les premières années de la vie de l'enfant et par l'éducation préscolaire», a affirmé, pour sa part, la représentante de l'UNICEF au Maroc, Mme Maie Ayoub Von Kohl, lors de cette rencontre initiée sous le thème «Petite enfance : protection et éducation».

«Chaque année de déperdition scolaire, se chiffre par une perte économique» pour l'Etat et la société, a averti Mme Ayoub, faisant référence à une étude de l'UNICEF dans ce domaine, d'où l'intérêt qu'accorde l'organisation onusienne à l'éducation des enfants de cette tranche d'âge, a-t-elle indiqué.

De son côté, le directeur de la coopération et de l'enseignement privé au ministère de l'éducation nationale, Abdessalam Zeroual, a déploré le déficit en matière d'enseignement préscolaire par rapport aux objectifs de la charte nationale d'éducation et de formation, notamment en milieu rural et de scolarisation des petites filles.

Il a à cet égard souligné l'importance d'une implication plus directe des collectivités locales pour l'expansion de l'éducation préscolaire, en particulier dans le milieu rural, ainsi que de la coopération internationale et l'apport de la société civile.

Une passerelle linguistique contre la déperdition scolaire

Exposant «la situation de la petite enfance au Maroc», Khaled El Andaloussi, président de l'association «ATFALE», a dressé un tableau de l'état actuel de l'enseignement préscolaire au Royaume et des principaux obstacles que connaît ce secteur, mais aussi des avancés concrétisées jusqu'à présent dans ce domaine.

«L'éducation de la petite enfance constitue une passerelle linguistique pour l'enfant, contribue à lutter contre la déperdition scolaire et contre le travail des enfants et aide à l'encrage de l'enfant dans son milieu», a-t-il affirmé, mettant également l'accent sur l'importance de la prise de conscience des parents de cette question et de leur rôle dans l'éducation de leur progéniture.
Présentant les résultats et les recommandations du rapport, le président de la Fondation Bernard Van Leer, M. Peter Laugharn, a prôné l'adoption d'une approche globale qui privilégie, en plus de l'éducation de la petite enfance, une meilleure nutrition, un meilleur suivi médical et le développement physique et affectif. Une telle approche garantirait une amélioration des rendements scolaires et diminuerait le taux de déperdition scolaire, a-t-il dit. «C'est un investissement rentable (...) on gagnerait certainement plus en investissant dans la scolarisation des enfants à un âge plus bas», a-t-il estimé.

Cependant, M. Laugharn a déploré la faiblesse de l'aide internationale en faveur de l'éducation de la petite enfance. «Presque tous les bailleurs de fonds allouent moins de 10 pc (à l'enseignement préscolaire) de ce qu'ils donnent à l'éducation primaire», a-t-il relevé.

Le «rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous» s'intéresse aux divers modes de prise en charge de la petite enfance dans différents pays et à leurs effets et établit des recommandations aux Etats et à la société civile.

Organisée par l'Observatoire national des droits de l'enfant, cette rencontre a connu la participation de représentants de l'Unicef, de l'UNESCO, de la Fondation Bernard Van Leer, de l'Association «ATFALE», ainsi que du ministère de l'éducation nationale et d'acteurs associatifs dans le domaine de l'enfance.

Source: Al Bayane

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