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La mort de Yasser Arafat, «une tragédie» pour le peuple marocain, selo

Le roi Mohammed VI du Maroc, qui a été l'un des tous premiers chefs d'Etat à réagir dans la nuit à la mort de Yasser Arafat, a qualifié cette disparition de «tragédie» pour le peuple marocain.

En signe de deuil, les drapeaux marocains ont été mis en berne pour une période de trois jours.
Au centre de toutes les conversations des longues nuits du Ramadan depuis une dizaine de jours, la mort du dirigeant palestinien était accueillie jeudi avec tristesse et fatalisme par les Marocains, qui ont érigé la lutte palestinienne «en cause nationale».
«Le monde libre a perdu un grand homme que certains n'ont pas voulu reconnaître, Arafat était à la fois un homme de lutte, de résistance et de paix», a déclaré à l'Associated Press Khalid Soufiani, dirigeant du «Groupe d'action nationale pour l'Irak et la Palestine» (GANIP).

Une grande «marche nationale» pour la cause palestinienne et à la mémoire de Yasser Arafat est prévue le 28 novembre à Rabat à l'appel du GANIP et de plusieurs partis et syndicats marocains.
«On a voulu anesthésier la rue arabe, il était déjà mort depuis plusieurs jours», estime Lahcen, 32 ans, libraire à Marrakech. «Mais quand même, nous nous sentons tous un peu orphelins aujourd'hui, c'est la fin d'une époque.»

De fait, la cause palestinienne a toujours été très fédératrice au Maroc, notamment dans les années 70 et 80, sous le règne de Hassan II, quand le débat politique national était verrouillé.
«Les Marocains ont toujours répondu présent pour la Palestine en se mobilisant davantage dans la rue pour cette cause que pour le prix du pain ou la réforme de la Constitution», affirme Khalid Soufiani.
Les derniers épisodes de cette solidarité avec «le peuple frère palestinien» sont les manifestations d'avril 2002 et de mars 2004 qui ont mobilisé plusieurs centaines de milliers de Marocains brandissant des portraits de Yasser Arafat dans les rues de Rabat pour condamner la répression de l'Intifada ou l'assassinat de Cheikh Ahmed Yassine.

Dans des messages adressés à Mahmoud Abbas, secrétaire général de l'OLP, et Ahmed Qorei, Premier ministre palestinien, le roi Mohammed VI a quant à lui qualifié Yasser Arafat de «grand combattant» et de «symbole historique éternel pour la lutte palestinienne».
Il a également rappelé que le Maroc avait «appuyé sincèrement au fil du temps et en toutes circonstances» l'OLP.

Acteur majeur du défunt processus de paix d'Oslo, le roi Hassan II avait en effet multiplié les initiatives diplomatiques officielles et secrètes pour amener Yasser Arafat et Yitzhak Rabin à négocier. La dernière visite d'Arafat au Maroc remonte à juillet 1999. Venu assister aux obsèques de Hassan II, le raïs palestinien avait alors marché derrière la dépouille du souverain chérifien aux côtés de Bill Clinton, Jacques Chirac et du Premier ministre israélien Ehoud Barak. Un chapitre historique qui s'est définitivement refermé jeudi dans un hôpital militaire français.

Source: AP

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