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« Farine: gros risque de pénurie ». C’est le scoop de la journée publié à la une du quotidien l’Economiste (Lire l'article de l'Economiste). Selon le journal, les marocains devraient faire face, dans les prochains mois voire prochaines semaines, à des problèmes d’approvisionnement en farine.
Après les risques de coupure d’électricité révélés par l’Economiste il y a quelque mois –mais qui ne semblent plus d’actualité-, devons-nous prendre au sérieux cette rumeur alarmiste ?
Les minotiers marocains ont pronostiqué une insuffisance de stocks en farine, voire leur extinction totale. Les offres de blé destinées à couvrir les besoins pour le trimestre à venir ont été anticipées et les délais de l’arrivée de la première cargaison sont d’un mois minimum!
D’autres acteurs du secteur, telles que les boulangeries, risquent d’être également touchées par cette «inévitable » pénurie. Une perturbation des prix serait donc à prévoir selon le journaliste qui se réfère à une lettre envoyée par les minotiers au ministère de tutelle. Nous avons tenté de joindre un responsable au sein de l’APM (Association professionnelle des minotiers) pour lui demander de préciser ses craintes au niveau de l’approvisionnement, mais il n’a pas souhaité nous répondre.
L’Onicl (Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses), qui selon le quotidien économique, « a invité les moulins à puiser dans leurs stocks », nie totalement cette information, et déclare que cet article est seulement destiné à exercer une pression médiatique pour obtenir des avantages sectoriels.
Le Ministère de l’Agriculture que nous avons également contacté, et qui a priori, ignorait la nature du risque, a confirmé la version de l’office et a indiqué qu’« un communiqué de presse serait publié prochainement afin de démentir la rumeur. »
L’Economiste, journal réputé sérieux, aurait-il fait preuve de légèreté, en ne recoupant pas l’information « exclusive » ? Y a-t-il réellement un risque de pénurie ? Et dans ce cas, le Ministère de l’Agriculture et l’Onicl nous mentiraient ?
Ou bien cette affaire n’est qu’une énième manipulation pour faire peur à la population marocaine tout en servant des intérêts corporatistes (les minotiers) ? Nous verrons si les makhbazates (boulangeries) baisseront le rideau au cours des prochaines semaines ou des prochains mois. Affaire à suivre…
Widad Elmrah & Mohamed Ezzouak
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