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La corruption des gendarmes marocains face aux cyber-citoyens

L’internet est devenu un média à part entière dans la majorité des pays industrialisés. C’est un lieu de débat, de dénonciation, d’exercice de sa citoyenneté. Les vidéos d’hommes politiques français, belges, américains pris en flagrant délit de mensonge, en état d’ébriété ou autres font un tapage tellement fort sur le web, que les médias traditionnelles s’en empare rapidement.

Trop longtemps l’internet au Maroc a été ignoré par les responsables laissant le peuple prendre possession de ce média participatif.

Des gendarmes corrompus sont aujourd’hui dans l’œil du cyclone. La corruption des agents de la circulation (policier mais surtout gendarmes) est un secret de polichinelle. N’importe quel marocain pourra même vous donner le montant de la « tedouira » pour un excès de vitesse : 50 dirhams en moyenne. (L’amende est normalement de 400 DHS – environ 40€)

Targuist, cette petite ville dans le rif près d’Al Hoceima, est le premier champ de bataille d’un cinéaste amateur qui a filmé en caméra cachée le long ballet des taxis collectifs (Mercedes 207) ou grand taxis (Mercedes 240) glissant un petit billet aux gendarmes. Le 8 juillet, le « sniper » comme il aime s’appeler, a décidé de rendre publique son opus en le diffusant sur la plateforme de partage de vidéos : Youtube. La popularité du leader de la vidéo sur internet a rendu le scoop du sniper tellement populaire que les autorités ont ouvert une enquête qui s’est suivi de l’inculpation des deux gendarmes filmés en flagrant délit.

Deux premières victimes de l’internet citoyen marocain, apparemment le phénomène est appelé à croître. Le sniper de Targuist a commis un deuxième shoot sur des gendarmes indélicats. Les gendarmes habitués au graissage de patte à Targuist et environ doivent tous êtres aux aguets dorénavant de peur d’être dans le viseur du sniper. Malheureusement pour eux contre ces tirs, les gilets par balles ne leur seront pas d’une grande utilité. Les autres gendarmes corrompus des quatre coins du Maroc doivent avoir la même appréhension. Les moyens offerts par les nouvelles technologies (Caméra numérique, appareil photo intégré dans les téléphones mobiles…) permettent à n’importe quel marocain de shooter un fait qui le scandalise et le rendre public. D’ailleurs après les gendarmes du nord du Maroc, ce sont les policiers de Marrakech qui sont visés par un touriste polonais. Si même les étrangers s’y mettent, comment nos adeptes du billet de 50 dirhams vont-ils faire pour remplir leur chekarra ?

Citoyens marocains de l’étranger ou de l’intérieur, à vos caméras.



Mohamed Ezzouak
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