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La ville de Marrakech se mobilise contre la violence contre les enfants

Lorsque les compagnies aériennes s’intéressent aux enfants victimes de violence, cela donne le programme «Change for good». Y sont associées de grandes compagnies aériennes, telles que British Airways et Great Britain Airways.

En encourageant les passagers à faire don à l’Unicef de leurs devises étrangères non utilisées, ces deux compagnies réunissent des fonds qui seront versés aux enfants victimes de violence. C’est ainsi qu’une enveloppe de 3 millions de DH pour protéger les enfants victimes de la violence, de l’exploitation et des abus de toutes sortes a été versée à des associations de Marrakech. Celles-ci gèrent notamment deux centres pour enfants en situation difficile, victimes de violences et d’abus sexuels dans les quartiers de Daoudiate et de Gueliz. Outre ces centres d’accueil, il existe dans la ville des cellules d’écoute pour enfants à risque ou victimes de violence comme celle créée, en 2006, au sein de l’école Aouda Saâdia, dans l’ancienne médina.

Une délégation de l’Unicef s’est d’ailleurs rendue, début octobre, dans ces structures. L’occasion de présenter ses projets dans la cité ocre et d’ annoncer la mise en place d’un programme pour sensibiliser les enfants au danger que représentent certains sites internet (forums virtuels de pornographie, de pédophilie et le terrorisme). Pour cela, un groupe de chercheurs basés à l’Université Cadi Ayyad sera mobilisé pour la mise en application de ce projet. La formation des responsables des cybercafés est également au programme. C’est l’un des objectifs du projet «Cyber: le contrôle à distance et filtrage de l’information», piloté par le CDRT (Centre de développement de la région de Tensift) en collaboration avec l’Unicef. L’ambition est d’étendre la formation à tous les gérants des cybers dans la région de Marrakech-Tensift-El Haouz. «La formation sera assurée à 24 personnes dans un premier temps», indique Ahmed Chehbouni, président du CDRT.

Par ailleurs, ce programme prendra en charge la fourniture et l’installation de logiciels de contrôle à distance au profit de tous les participants à la formation. Celle-ci, d’une durée de 45 jours, démarre en novembre prochain et sera garantie par deux enseignants de l’enseignement supérieur, trois administrateurs de réseaux et quatre techniciens spécialisés.

Base d’informations
Rappelons qu’au Maroc, 4.008 cas d’abus ont été enregistrés entre 2001 et 2004. Ces chiffres sont fournis par le ministère de la Justice et sont les seules statistiques disponibles sur le fléau. Et, justement, face au manque d’informations, l’Unicef travaille avec le gouvernement marocain pour effectuer des recherches sur l’exploitation infantile. Pour cela, l’organisme s’appuie sur les fonds collectés dans le cadre du programme «Change for good». Selon les premières estimations, la majorité des enfants exploités sont issus de familles nombreuses, pauvres et d’origine urbaine. Près de 12.000 enfants victimes de violence ou exploités bénéficient d’une assistance directe et indirecte par le biais des fonds collectés par «Change for good».

Hanane Hassi
Source: L'Economiste

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