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Tanger: Un quartier évacué pour risque d’effondrement

Le rythme de construction effréné que connaît la ville de Tanger n’est pas sans risque. Les probabilités d’accidents sont plus nombreuses. Une réalité que les habitants du quartier de Souani ont apprise à leurs dépens, ce week-end.

Rue Haroun El Rachid, un promoteur avait en effet le projet de bâtir une maison au centre d’un quartier aux ruelles étroites. Permis de construction en poche, il démarre ses travaux il y a quelques mois. Les premières fissures qui ont touché la chaussée n’ont été visibles que depuis ces derniers jours. Au début, les habitants ont imputé ce problème au poids des camions. Mais, très vite, le problème s’est étendu aux murs des maisons voisines. Par précautions et pour éviter le drame vécu à Kénitra, les autorités ont ordonné, dimanche, l’évacuation des personnes (www.leconomiste.com).

La wilaya a aussitôt diligenté une enquête pour déterminer les raisons exactes de cet incident. Pour les riverains, il n’y a aucun doute. Ils pointent du doigt le chantier qui a déplacé les fondations des autres maisons. Rappelons qu’il y a quelques mois, plusieurs maisons de la rue de Fès ont connu le même sort. Les travaux d’excavation du chantier d’un immeuble ont provoqué le glissement d’une maison et des fissures sur la façade de deux autres. Les travaux ont été alors arrêtés et les habitants concernés relogés aux frais du promoteur.
En 2006, une autre catastrophe avait été évitée de justesse. Douze maisons se sont effondrées et une quarantaine d’autres ont été fissurées des suites d’un glissement de sol à Ghersa Hsissen, dans le quartier Merkala. 65 familles ont dû chercher un autre toit. Selon un architecte local, le quartier situé sur le sommet d’une colline a été déséquilibré par la construction d’un complexe immobilier quelques mètres plus bas. Pourtant, cette zone était classée « non aedificandi », un terme urbanistique qui signifie qu’elle n’est pas apte à la construction, à cause de l’instabilité des sols. Mais une dérogation a permis au promoteur de démarrer ses travaux.

Le manque de terrains dans la ville de Tanger et l’augmentation sans précédent des prix de l’immobilier encouragent nombre de promoteurs à prendre des risques et à construire là où personne n’osait s’aventurer auparavant.

Ali Abjiou
Source: L'Economiste

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